1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc
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220 E. LAOUST<br />
couverture de flijs ten<strong>du</strong>e par des cordeaux. De la nouala, la forme quadrangulaire<br />
et les parois faites d'un clayonnage de roseaux et d'alfa, haut<br />
de plus d'un mètre et demi.<br />
On a signalé la relation existant entre les deux modes d'habitation. En<br />
voici un exemple nouveau et des plus nets. Pour transformer sa tente en<br />
nouala, le jardinier tripolitain n'a qu'à remplacer la couverture de flijs par<br />
une toiture de chaume ou de roseaux sa,ns en modifier ni la charpente ni les<br />
appellations. Il lui est aussi loisible de transformer sa nouala en tente. De<br />
toute manière - et c'est en somme l'essentiel - l'agencement intérieur<br />
reste aussi immuable que le genre de vie <strong>du</strong> maître.<br />
LIBYE. -<br />
De Sellum à Alexandrie, la côte libyque est parcourue par<br />
la tribu arabe des Qulad-Ali. Ce sont de grands nomades" riches de leur<br />
cheptel camelin que les Anglais ont largement utilisé au cours de la grande<br />
guerre. Ils s'aventurent dans l'intérieur des terres quand les pluies automnales<br />
ont ressuscité les pâturages. Mais ils ne s'éloignent jamais bien loin<br />
de la côte. A 5Ükilomètres, vers le Bir Guellaz, au' sud de Mersa-Matrouh,<br />
s'étend une zone désertique que parcourent seules les caravanes vers Siwa,<br />
Jarboub ou Aoudjila. Bien qu'ils demandent leur subsistance à la vie pastorale,<br />
ils sont à l'occasion quelque peu agriculteurs. Les années de pluie,<br />
ils grattent des terres sablonneuses à l'aide de charrues minuscules d'un<br />
modèle connu <strong>du</strong> paysan tripolitain et tunisien, mais apparemment d'origine<br />
égyptienne.<br />
Ils se son t constitués .les portiers <strong>du</strong> Maghreb. Mais ils ignorent l'importance<br />
<strong>du</strong> pass~ge historique qu'ils occupent, de ce long bras de terre qui<br />
relie l'Occident à l'Orient et qui a vu passer les ~rmées<br />
conquérantes dA<br />
l'Islam. Leur dialecte est plus maghrébin qu'égyptien. Quoique proches<br />
d'Alexandrie, c'est vers Tripoli, distante de plusieurs centaines de milles<br />
qu'ils regardent. Sans doute sont-ils, eux aussi, en marche vers l'Ouest et<br />
attendent-ils l'heure fixée par le destin poursuivre l'exemple de leurs devanciers.<br />
On ne leur connaît ni maisons, ni villages ou ksours. La tente est Ïeur<br />
seul mode d'habitation. Ils la nomment bait et distinguent une tente d'hiver,<br />
bait ~~üf«<br />
tente de laine», de la tente d'été, bait gagair, faite de flijs usagés<br />
et rapiécés. Les flijs tissés sur un métier horizontal quasi pareil à celui <strong>du</strong><br />
<strong>Maroc</strong>ain constituent une toiture rectangulaire, renforcée sur les bords de<br />
triga, trig, pl. taraig, selon une disposition adoptée par nos transhumants.