17.06.2015 Views

1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L'HABITATION CHEZ LES TRANSHUMANTS DU MAROC CENTRAL 167<br />

gues épingles de fer, tislJiJnds uLtdm, attachées les unes aux autres par un<br />

fil.<br />

On reconnaît dans td1jafi l'arabe tfq/a (1). L'étymologie de aseglef<br />

se fixe moins facilement. A-t-elle quelque rapport avec la forme seg~f ou<br />

slgif (2) connue des grands nomades algériens, Oulad Sidi-Chikh et Oulad<br />

Naïl? Dérive-t-ellede la forme factitive d'un verbe eglef (3) qu'emploie le<br />

transhumant avec le sens de se «(<br />

cacher aux yeux des invités pour ne pas<br />

les recevoir»? Dans ce cas,. l'asegle.f serait le rideau qui ferme la tente à<br />

l'hôte indésirable qui porte lui-même le nom de anglâf.<br />

En vue de mieux se protéger <strong>du</strong> mauvais temps, le transhumant dresse<br />

encore tout autour de sa tente une sorte de natte haute de Om 60 à Om 80,<br />

qu'il nomme amessu, pl. ime..~sa.<br />

Il relève le jour la partie qui en obstrue<br />

l'entrée, et rejette sur la tente les pans de l'asëglPj' de manière à en faciliter<br />

l'aération et l'éclairage. Mais cet amessu à proprement parler n'est pas une<br />

natte. C'est plutôt une sorte de clayonnage grossier de roseaux, de joncs,<br />

d'une plante appelée tanala, qui est, comme le flij, l'œuvre des gens de la<br />

tente.<br />

Toutes les tentes marocaines paraissent utiliser l'amessll. Dans la partie<br />

occidentale de l'Algérie, les tentes en s~mt également pourvues. Dans<br />

l'Aurès, en Tunisie, en Tripolitaine, en Libye, les bords de la tente retomhant<br />

jusqu'au sol n'en permettent pas l'emploi. Mais la tente <strong>du</strong> Touareg le<br />

.connaît sous un autre nom<br />

iseber (4), pl. isebran. C'est également une<br />

sorte de natte haute d'un mètre qu'on rapproche la nuit devant la tente et<br />

qu'on recule le jour. Comme son étymologie semble l'indiquer, l'iseber sert<br />

à «boucher» la tente. On pense en effet a eber « fermer », employé à<br />

Ghdamès et correspondant au touaregeher.<br />

Le besoin qu'éprouve l'habitant de la tente à se garantir <strong>du</strong> froid, et de<br />

la pluie se manifeste parfois d'une manière sans doute plus efficace, mais<br />

vraiment assez inatten<strong>du</strong>e. Dans le voisinage de nos postes où déjà des<br />

tentes ont tendance à se fixer, les propriétaires allongent sur les bas-côtés<br />

des sacs, des planches et des madriers de cèdre, des dessus de caisses, et<br />

(1) Delphin, op. cit., p. 149.<br />

(2) Sitte und Recht, p. 169.<br />

(3) Le Touareg connait egleJ « laisser un hôte sans rien lui'apporter à manger» et plus exactement<br />

« éprouver <strong>du</strong> dégoût pour un hôte et le lui manifester en ne le lui donnant pas à manger»<br />

(de Foucauld, Diet. abreoé, t. l, p. 302). 11 est connu que le transhumant répugne assez à<br />

aCcorder l'hospitalitè de sa tente, surtout si le fait doit souvent se renouveler.<br />

(4) De Motylinski, Vocab. j'rançais-touarey, p. 282. .<br />

12

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!