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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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186 E. LAOUST<br />

L'un d'eux, muni d'un fil fait de la fibre desséchée de palmier-nain,<br />

ae-z4.f usliw, en<strong>du</strong>it de beurre par les femmes, coud quelques points dans<br />

un des flijs <strong>du</strong> milieu en prononçant la<br />

formule consacrée: mismillah<br />

«( Louange à Dieu! » Ou encore, intro<strong>du</strong>it dans la couture une petite palme<br />

de doum, dont la couleur, considérée comme fal de ver<strong>du</strong>re, est signe<br />

d'abondance.<br />

Le rite accompli, les imegnan se mettent à coudre à points longs et<br />

solides, aidés par les enfants qui leur enlèvent les fils des flijs décousus. Ils<br />

vont. sur leur conseil, les cacher sous une pierre ou une bouse sèche dans<br />

l'espoir de les retrouver changés en colliers de perles.<br />

Le travail est mené avec entrain, dans la joie générale qu'expliquent<br />

la présence des enfants et les visites qu'on reçoit. La coutume veut en effet<br />

que les femmes <strong>du</strong> douar viennent présenter leurs vœux à la maîtresse de<br />

la tente. Elles lui apportent <strong>du</strong> grain, maïs, orge ou blé ; elles en répandent<br />

une poignée sur les flijs en disant: (1<br />

Puissiez-vous en charger des chameaux<br />

et des mulets! ad-asin ilegman, asin iserdan!» A quoi on répond:<br />

« A la prochaine, nous vous le rendrons quand ce sera votre tour de coudre!<br />

s le-eqba ad-aûn-nrar addây tgennüm!»<br />

Le rôle des imegnan se termine avec le cousage des flijs. A ce moment<br />

on leur apporte de l'eau; ils se lavent les mains en laissant tomber des<br />

gouttes sur la tente: ces gouttes, à leurs yeux, simulent la pluie. Ils espèrent<br />

en agissant ainsi qu'il ne se formera pas de gouttières dans la nouvelle tente:<br />

bma ur itteg uluzm timeqqa. Chez les Beni-Mguild, ils s'approchent de la<br />

maîtresse de la tente; ils enroulent autour de sa tête les fils de laine qui leur<br />

restent en disant: «( tasid anezgüm ! » Ce qui se peut tra<strong>du</strong>ire: «( Tu as eu<br />

bien des soucis pour tisser les flijs et te voilà récompensée: ta tente est<br />

maintenant solide. » Puis, sur la tente éten<strong>du</strong>e sur le sol, les imegnan, auxquels<br />

s'adjoignent les gens <strong>du</strong> douar alors présents, s'installent pour manger<br />

le couscous, afettal, qu'il est d'usage de leur offrir.<br />

Il reste à transporter la tente à l'emplacement qu'elle doit occuper. Un<br />

usage généralement consacré veut de ne jamais la rebâtir au même endroit.<br />

Au femmes, maintenant de travailler.<br />

Elles replient tout d'abord les flijs en forme de gros ballot sur lequel<br />

elles placent tour à tour un maillet à enfoncer les piquets taggünt, un petit<br />

sac de farine, une peau de mouton, alemsir, une chaîne, une bride de cheval<br />

et un jeune garçon tenant un agneau dans les bras. Elles transportent le

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