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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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19<br />

obstacle à la carrière de Sel'id en Iraq. En dernière analyse, il semble bien<br />

que nous la trouvions dans la suspicion qui pesait sur lui en<br />

tant que<br />

savant.<br />

Dans un monde, en effet, où la tradition orale était à la base de toute<br />

la culture, on devait se montrer d'une impitoyable sévérité vis--à-vis des<br />

farceurs et des faussaires. Or Sücid, dont l'érudition, nous l'avons dit, était<br />

cependant très vaste, ne savait pas résister au plaisir d'étonner son auditoire<br />

et surtout ne pouvait se résigner à ne point faire de réponse il, une question<br />

embarrassante. Son imagination trop féconde, dans l'un et l'autre cas, lui<br />

suggérait des trouvailles philologiques qui n'étaient pas toujours <strong>du</strong> goût<br />

de ses contemporains. « Si Sa'id, dit un biographe (1), avait moins sacrifié à<br />

sa légèreté d'esprit, il eût inspiré beaucoup plus de conflance. ))<br />

A la vérité,<br />

il semble bien que le poète philologue, au bout d'un certain temps, ne fut<br />

plus l'objet d'aucune créance dans les milieux bag'düdiens (2). Il <strong>du</strong>t finalement<br />

renoncer il se faire un nom dans l'Iraq. Il décida de s'exiler d'une patrie<br />

ingrate, mais à laquelle il songea toujours avec un regret m('lé de tendl~esse (3).<br />

Selon toute vraisemblance, il f~lt<br />

attiré tout d'abord par l'j~gypte et le<br />

Caire, que venaient de fonder les khalifes f'ltimides. Peut-ètl'e songea-t-il<br />

un instant ~l se fixer iL la cour de ces derniers. Mais là encore les érudits,<br />

les poètes et les beaux esprits pullulaient et rendaient difficile l'accès à la<br />

gloire littéraire. Combien plus tentante <strong>du</strong>t alors lui paraître l'Espagne si<br />

accueillante iL<br />

la culture orientale, où, selon les rapports qui lui en étaient<br />

faits, « la langue arabe était étudiée et les belles-lettres cultivées aussi bien<br />

par les grands que par le peuple (4) n. D'f~gypte, il poursuivit donc son<br />

voyage jusqu'en Andalousie, où il arriva dans le courant de l'année 380/990(5).<br />

11_ vint se fixer iL Cordoue, dans le voisinage <strong>du</strong> bag'ib Mul;ammad ibn Abl<br />

cAmir.<br />

Depuis quatorze ans celui-ci était au pouvoir. En 374/984, il s'était fait<br />

décerner le ti tre d'al-l\;lan0ilr (A ltnan:;or). Le vrai khalife n'était plus le<br />

prince umaiyac1e Hisam, mais cet Arabe de basse extraction, en passede foncler<br />

une nouvelle dynastie héréditaire. Par sa ténacité, la logique de ses desseins,<br />

la volonté irré<strong>du</strong>ctible avec laquelle il les réalisait, par ses talents mili-<br />

(1) Açl-I)abbi, 303.<br />

(2) Ibn al-I).ifti, dans ad-l)ahabi, dans Amari, Bibl. aralJo-sicula, texte, 644, trad., II, 5-1:>.<br />

(3) AI-Mal~l~arl, II, 176.<br />

(41 Ibn al-I).iftï, op. cit.<br />

P) Aq-llabbi, 306; Ibn Baskuwal.

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