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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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234 E. LAOUST<br />

. tement à la vue. L'été, on recherche de préférence une pente douce ou un<br />

lieu élevé battu par la brise, si possible à proximité d'une source, d'une<br />

prairie, almu, comme il s'en trouve près des bords d'une rivière ou dans<br />

les bas-fonds asséchés d'agu'elmam, où verdit toujours une herbe fine et<br />

drue. Les points d'eau nécessaires à l'alimentation <strong>du</strong> bétail sont soigneusement<br />

repérés. On s'installe volontiers dans leur voisinage,mais non dans<br />

leurs abords immédiats. Il ne semble pas que le fait d'avoir à sa disposition<br />

une eau abondante joue un rôle prédominant dans le choix d'un bivac. Les<br />

troupeaux se déplacent facilement. Les femmes ne craignent pas de faire<br />

un très long trajet pour assurer leur approvisionnement quotidien.<br />

On s'éloigne des cimetières généralement établis sur une petite éminence<br />

que couronne la tombe d'un saint. On a peur des morts. Par respect<br />

pour eux, on prétend que les abords <strong>du</strong> douar doivent étre en parfait état<br />

de propreté, et les gens astreints à des règles de con<strong>du</strong>ite irréprochable:<br />

toutes exigences incompatibles avec la vie <strong>du</strong> pasteur et la promiscuité de<br />

la tente. Le lieu est si isolé qu'on y peut en tout temps se débarrasser de<br />

ses bagages encombrants: métier à tisser, moulins, coffres, muselières} etc.<br />

Les labours finis, on y jette charrues, jougs et bâts, qu'on retrouvera à la<br />

saison prochaine. On est parfois si éloigné des cimetières, qu'au cours de<br />

funérailles,<br />

le cortège parcourt des distances considérables et qu'on doit<br />

transporter le cadavre à dos de mulet.<br />

On recherche l'ancien bivac occupé par un marabout ou un chérif. Il<br />

arrive même qu'en souvenir de son passage on dresse un tas de pierres,.<br />

a!!:.er!!l.ür umrabeg. Ce sera le lieu tout indiqué où les femmes iront faire<br />

leurs dévotions. On COInpte peu de douars sans tas de pierres, dédiés auX<br />

saints <strong>du</strong> pays: asenll:ür n ~~alil:dn.<br />

(B.-Mtir). Les transhumants invoquent<br />

surtout les cherfa d'Ouezzan, Moulay Driss et Moulay Abd el-Qader el­<br />

Djilani, le grand saint de l'Islam. Le campement de charbonniers berbères,<br />

établi dans la forêt d'Azrou au lieu di t tafraut n budman, est placé souS<br />

l'invocation de Moulay Driss. On voit, au milieu d'un rang de pierres<br />

alignées en fer à cheval, un buisson d'aubépine, admam, aux branches<br />

garnies d'une plante parasite qui semble être <strong>du</strong> gui, Derrière se dresse<br />

un mât d'une dizaine de mètres au haut <strong>du</strong>quel flotte une loque: c'est le<br />

« pavillon de Moulay Driss »} tasengalt n Mulay Driss.

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