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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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236 E. LAOUST<br />

de buissons d'épines. On les appelle a'zî1al, B.-Mtir, B.-Mguild, Ichqern,<br />

etc. ; azeglâl, Zemmour. Le terme ;sag, pl. isgan, de même sens, signalé<br />

chez les B.-Iznacen (1) est exceptionnel et correspond à tmaseb,t, qui désigne<br />

un « passage dans une haie)) che'z les B.-Touzin.<br />

Le mot a~ilal,<br />

dont l'étymologie reste à déterminer, semble inconnu<br />

des dialectes <strong>du</strong> groupe tachell;it. On le relève dans le vocabulaire de quelques<br />

populations berbères <strong>du</strong> Nord: celles <strong>du</strong> village<br />

de Toulal près de<br />

~1eknès, et des Aït-Sadden de la grande banlieue de Fès.<br />

Les gens de Toulal appellent azîlal le passage ménagé dans le mur de<br />

clôture de leur habitation, composée de petites masures couvertes d'un toit<br />

de chaume. Les Aït-Sadden réservent le même nom au passage qui con<strong>du</strong>it<br />

à la cour centrale de leur maison, tit n tyemmi, où ils parquent également<br />

leurs troupeaux.<br />

Le mot est sans doute zénète. Dans la région de Tlemcen, ce même<br />

passage s'appelle indifféremment tifaiia e'ifaiia ou zalal, ce dernier est trop proche<br />

voisin de azilal pour qu'on puisse douter de la communauté de leur origine.<br />

Toute tente se trouve normalement placée entre deux a~ilal.<br />

Mais elle<br />

n'en possède qu'un: celui de droite, le seul qu'elle puisse utiliser pour ses<br />

troupeaux (2). Si par hasard des brebis viennent à franchir l'azilal <strong>du</strong> voisin,<br />

leur propriétaire se doit de les en chasser et de les ramener vers leur passage<br />

habituel.<br />

Ce n'est pas uniquement pour éviter l'encombrement qui anime le SOif<br />

les abords <strong>du</strong> douar à la rentrée des troupeaux que les gens s'astreignent à<br />

l'observation d'un pareil usage. Comme le seuil de la demeure <strong>du</strong> citadin,<br />

l'azilal <strong>du</strong> dOllar possède ses bons génies, protecteurs de la tente et de ses<br />

richesses. C'est pour se les concilier qu'à l'occasion de tout changement<br />

de bivac, on y répand de la farine<br />

dont la couleur blanche est de bon<br />

augure.<br />

La tente-mosquée<br />

On n'en compte pas nécessairement une par douar, mais chaque igs<br />

possède au moins la sienne. On la nomme liamaF. ou timezgida (3), ce<br />

(1) Renisio, op. cit.<br />

(2) « kil if! issiirem, issujeg ulli-nnes zeg uûlal-ennes, chacun fait entrer et sortir ses brebis<br />

par son azilal », Zayan.<br />

(3) Cf. Laoust, Le Taleb et la Mosquée en pays berbère. - Capitaine Guennoun, La Montagne<br />

berbère., p. 41.

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