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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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L'HABITATIaN CHEZ LES TRANSHUMANTS DU MAROC CENTRAL 203<br />

vellement mariés. 1fais, pour peu qu'on soit de condition aisée ou même<br />

modeste, on établit une autre petite tente à l'intention des jeunes ménages.<br />

Ils s'y réfugient la nuit; ils doivent leur trayail, le jour, à la grande tente<br />

familiale. Les enfants vivent et grandissent dans une promiscuité qu'on devine.<br />

Il est pourtant des règles imposées par un sentiment naturel de pudeur<br />

et généralement observées. Chez les Aït-Ayyach en particulier, comme au<br />

surplus, dans presque toute~<br />

les tribus, les ménages sont séparés. Le père<br />

couche dans l'aguns; un des fils dans l'iiiall, un autre sous l'adriq u{lëunmàr,<br />

séparés par un rempart de tellis ou de tapis. Un fils respectueux ne se<br />

couche pas avant ses parents. C'est lorsqu'il les croit endormis qu'il rejoint<br />

son épouse, assez tard dans la nuit. Il se lèvera le matin avant eux, à la<br />

première heure.<br />

La vie <strong>du</strong> transhumant se complique par la présence des co-épouses,<br />

tasniwin, pl. de tasna. Bien que, dans l'ensemble, le Beraber soit de préférence<br />

monogame, le riche ne se fait pas faute de s'allier à plusieurs familles.<br />

Dans la répartition des travaux quotidiens, la volonté <strong>du</strong> maître intervient<br />

nécessairement.<br />

L'usage est de réserver à la dernière venue le travail<br />

agréable <strong>du</strong> tissage et d'abandonner les corvées aux autres. Chez les Zemmour,<br />

on leur bâtit parfois une nouala, et certain caïd bien connu en<br />

compte près de sa tente autant que de femmes.<br />

Chaque jeune ménage, pourtant, tient à posséder sa tente, qu'il établit<br />

dans le voisinage de la tente paternelle qui dispose de tous les biens. Dans<br />

l'agencement <strong>du</strong> douar, les tentes issues ainsi d'une même souche se groupent<br />

et constituent un ri!dont les liens de parenté avec le temps vont en se<br />

relâchant.<br />

Cependant, se marier, s'établir, c'est «faire sa tente». Le transhumant<br />

dit à sa fille qu'il veut marier: ( eg taban~t-enem,<br />

fais ta tente»: Dans des<br />

circonstances analogues, le Touareg dit aussi: «eg ehen }). Le rapport n'est<br />

évidemment pas fortui t.<br />

Dans les deux cas, il y a plus qu'une simple image, qu'une métaphore<br />

qui évoque tant d'idées charmantes associées à la fondation d'un nouveau<br />

foyer, quand on se rappelle la part prépondérante de la femme dans la construction<br />

de la tente.

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