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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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L'HABITATION CHEZ LES TRANSHUMANTS DU MAROC CENTRAL 251<br />

Priez sur le Prophète! » La formule reprise aussitôt passe de tente en tente<br />

jusqu'à ce qu'elle ait fait trois fois le tour <strong>du</strong> douar.<br />

Des rites président au renouvellement <strong>du</strong> foyer. Chacun ravive son<br />

propre feu et en garde jalousement la flamme. Contrairement à l'usage, on<br />

se refuse à prêter au voisin le tison qui rallumera son foyer. Les Beni­<br />

Mguild allument parfois un tas de bois au milieu <strong>du</strong> douar. Chacun viendra<br />

y chercher la flamme qui rallumera le foy-er domestique. C'est là une pratique<br />

fort curieuse et sans doute un vie·ux témoin d'un paganisme impénitent.<br />

Le sédentaire procède, lui aussi, au renouvellement de son foyer, en<br />

d'autres circonstances, à l'Innair ou à l'Achoura, qui marquent l'une et<br />

l'autre comme, l'on sait, la fin d'une année et le commencement d'une autre.<br />

Un autre usage exige de refuser au voisin le prêt de tout ustensile. Le<br />

moulin ne sortira pas de hl, tente. Il restera silencieux. On évitera même de<br />

le toucher. C'est pourquoi l'on a consacré la veille <strong>du</strong> départ à moudre le<br />

grain de plusieurs jours. On se gardera de traverser le douar avec une outre<br />

remplie d'eau, ou avec de la viande fraîchement abattue, sinon le bétail<br />

dépérirait. On évitera de porter en dehors de la tente une part de viande<br />

fraîche, si petite soit-elle à moins d'en jeter un morceau au feu, afin de<br />

conjurer le sort. Ce sont là, au surplus, des usages d'observance quotidienne,<br />

plus strictement appliqUéS au cours d'un changement de bivac.<br />

Une autre coutume veut qu'on change le nom des objets de la tente,<br />

celui de certains animaux et .même des gens. Le chien, aidi, s'appellera<br />

innemûtel', le « gardien». Chez les Aït-Ayyach <strong>du</strong> Saïs, les hommes s'appelleront<br />

tous Brahim et les femmes cArîba. AprèS le souper, les femmes<br />

et les enfants, et parfois même les hommes se divertissent au jeu des<br />

devinettes, la tmzunzugen iet amZlJaru. Le jeu consiste à mettre un nom sur<br />

un objet reconnaissable à certaines de ses particularités énoncées sous une<br />

forme imagée. Il procède de la même idée que celle qui préside au changement<br />

des noms. On verra vraisemblablement dans cet usage l'origine<br />

magique d'un genre de littérature orale, fort apprécié des petits et que ne<br />

dédaignent pas les grands.<br />

Le souper, imensi, sera plus abondant que de coutume. On en changera<br />

aussi l'ordinaire. Les pauvres mangent des galettes au beurre et de la tjist.<br />

. Ceux qui le peuvent égorgent. un mouton. Ils tracent avec son sang .un<br />

cercle à l'interieur de la tente: ce qui est une manière de circonscrire le<br />

domaine des djenoun. Parfois les gens <strong>du</strong> douar se groupent pour une u.Jia:.,

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