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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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142 H.-P.-J. RENAUD<br />

la vogue de ces gadwal qu'Ibn Beklares essaie d'acclimater en Occident<br />

(1) :<br />

« J'ai suivi la méthode des médecins antiques et des philosophes qui ont pro-<br />

« clamé qu'un ouvrage n'est complet que s'il réalise ces trois conditions:<br />

« 1° Hassembler ce qui est dispersé;<br />

« 2° Abréger ce qui est traité prolixement;<br />

« 3° Éclairer ce qui est difficile.<br />

« Or, mon livre que voici réunit ces trois qualités, et je n'ai jamais vu un<br />

« ouvrage relatif aux médicaments simples, écrit auparavant, qui groupe ce que j'ai<br />

« grou pé dans ce livre, car rai indiqué: le médicament simple, sa nature, son degré<br />

« de chaleur, de froid, d'humidité ou de sécheresse, ensuite j'ai rassemblé ce qu'il<br />

« possède en fait de noms, rares ou non, dans les diverses langues.. , »<br />

Cette troisième colonne <strong>du</strong> gadwal, consacrée aux synonymes, est d'un<br />

intérêt considérable et c'est elle qui a retenu presque exclusivement l'attention<br />

des lexicographes, car elle dépasse en variété tout ce qu'on peut<br />

recueillir d'analogue dans az-Zahrawï (2) et dans Ibn al-Baytar (3). Les<br />

noms des médicaments simples sont donnés en syriaque, persan, grec, arabe,<br />

enfin en langues Cagamtya rûmtya et Cagamtya Câmmtya. La première n'est<br />

pas le grec, que les Arabes appellent yûnânyta (ionien), ni la langue des<br />

Romains, nommée par eùx latîniya, mais, dit Simonet (4), « un jargon<br />

composé de chacune d'elles, et d'autres idiomes, et usité à cette époque<br />

(1) Je n'en connais pas d'autre dans cette partie <strong>du</strong> monde musulman. Le Ta/pr;;m aladœifJa<br />

d'Ibrahim b. abi Sacïd al-cAIa,'i (XIIe s. J.-C.) m'apparaît, à présent que j'en ai fait<br />

l'étude complète, comme un ouvrage oriental. Je dois signaler toutefois, dans l'exemplaire <strong>du</strong><br />

MustaC;;n[ de la bibliothèque de Rabat, folio 2 ra, une note marginale de la main <strong>du</strong> copiste,<br />

ainsi conçue: « Un juriste de Tetuan m'a dit qu'il avait pris connaissance d'un ouvrage de Lisan<br />

ad-drn Ibn al-tJatib as-Salmànï sur les médicaments simples, rédigé en tableaux, suivant l'ordre<br />

<strong>du</strong> présent traité (le MuMaC;;n;;), mais Ibn al-Ijatïb l'a divisé en plus de cinq parties et a disposé<br />

la section des « Usages» (mana/i C ) selon l'ordre des organes, en commençant par la tête, puis<br />

en continuant par la poitrine et le ventre. »<br />

Je n'ai t.rouvé nulle part mention de cet ouvrage parmi les œuvres médicales <strong>du</strong> célèbre<br />

historien et littérateur andalou <strong>du</strong> XIV· siècle. Le traité de médecine intitulé cAmal man tabba<br />

liman fwbba (acte de celui qui emploie son talent en faveur de celui qu'il aime -<br />

expression<br />

proverbiale non comprise par Leclerc, op. cit., t. Il, p. 285), qui figure à la bibliothèque de ~arawiyin<br />

à Fès (catalogue Bel, n° 105), à Paris (n° 3911) et à Leyde (1365), ne correspond pas à<br />

cette description. Je présume qu'il s'agit d'une fausse attribution à Ibn al-ijatïb <strong>du</strong> Taqu:rm aladwiya.<br />

(2) Tafs;;,. al-asma', 2g e livre <strong>du</strong> Ta.'~r;;r, sur lequel, cf. Leclerc, op. cU., t. l, p. 446-448.<br />

(3) Gami c al-mujradat, Traité des Simples, trad. Leclerc, Paris, 1877-1883, 3 vol. ill-4°.<br />

(4) Glosario, p. CXLVI. Le mot latiniya est appliqué parfois, comme dans Ibn al-Baytar, à<br />

la langue vulgaire de l'Andalousie, au roman; cf. Leclerc, Études hi:::.t.<br />

et philol. sur Ebn Beitltar,<br />

Journ. Asiut., 1~62, n° 3.

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