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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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188 E. LAOUST<br />

Aux paroles dont s'accompagnent certains rites, le nom <strong>du</strong> chameau se<br />

trouve parfois assez curieusement associé. Pourtant le transhumant n'utîlise<br />

pas les services de cet animal, qui, au surplus, aurait peine à vivre dans sa·<br />

montagne. Est-ce à dire que, v~nu<br />

<strong>du</strong> Sud par petites étapes, il ait gardé<br />

souvenir <strong>du</strong> temps où le chameau figurait dans son cheptel? Ou qu'il ait<br />

hérité en même temps <strong>du</strong> nouveau mode d'habitation et des rites qui président<br />

à son édification? On a supposé que l'acquisition de la tente arabe<br />

s'était réalisée par l'intermédiaire des grands nomades zénètes qui furent<br />

aussi de grands chameliers. A ce compte, les rites décrits ci-dessus<br />

ne<br />

peuvent que venir confirmer notre hypothèse.<br />

Quant au mode de travail employé', il rappelle incontestablement la<br />

pratique de la tiwlzi si fort en faveur dans le monde berbère. Les femmes<br />

de la tente, aidées de leurs voisines, participent à un travail déterminé,<br />

n'exigeant pas l'aide d'une main-d'œuvre spécialisée, mais étant par définition<br />

essentiellement féminine. Elles transportent et montent une tente<br />

dont des hommes - certains hommes - ont cousu les flijs : coudre étant<br />

une occupation masculine.<br />

Par ailleurs, les imegnàn se distinguent <strong>du</strong> commun, non point par<br />

une sorte d'habileté professionnelle, mais par la baraka dont on les croit<br />

détenteurs. Ils jouissent de la considération <strong>du</strong>e aux gens vertueux et pieux.<br />

Ils possèdent, croit-on, le don de la réussite. Une tente cousue par leurs soins<br />

ne peut qu'abriter une famille heureuse. Ils ne reçoivent aucune rétribution<br />

pour leur tra\'ail. Ils se contentent de la réception qu'on leur fait, <strong>du</strong> repas<br />

qu'on leur offre et qui revêt de ce fait un caractère quasi sacré.<br />

Le mobilier<br />

Pas plus que le grand nomade algérien, le transhumant marocain n'alourdit<br />

son convoi de bagages encombrants. Il laisse à l'ighrem, dans ses<br />

magasins, ses provisions de grain, ses réserves de laine, de beurre, ses instruments<br />

aratoires, charrue, joug, bâts et selles, tout ce qui apparaît<br />

superflu au genre de vie qui sera le sien, selon les saisons, au jebel ou à<br />

l'azaghar. Si ré<strong>du</strong>it qu'il soit, son mobilier n'est guère différent de celui <strong>du</strong><br />

sédentaire. Ils ont de commun, avec leur indigence et leur caractère archaïque,<br />

des appellations semblables. Il y a, à cet égard, une identité absolue.<br />

Et, si un avantage devait être porté à l'actif de l'un, ce serait sans

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