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1 - Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc

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L'HABITATION CHEZ LES TRÀNSFtUMANTS DU MAROC CENTRAL 231<br />

Chez les Kabyles <strong>du</strong> Djurdjura ~ chez des Sanhadja, parconséquent-,<br />

tigemmi (1) désigne les «biens, la fortune constituée en bétail et surtout en<br />

champs et jardins». A Ouargla, tagemmi est une «palmeraie n. Dans l'Aurès,<br />

tazemüt est un « jardin». En Touareg-Ahaggar, ·agama (2), pl. ï"gemâten,<br />

désigne la « campagne l), un « terrain qui n'est ni ville ni village» ou<br />

« campagne, par opposition aux villages; Sahara, par opposition aux<br />

qsour n.<br />

Il semble que le mot tigemmi éveille l'idée de « terrain» sur lequel le<br />

sédentaire établit maisons, jardins ou vergers, et le nomade, son douar et ses<br />

bestiaux. Par contre, asun indique, la disposition en « rond»<br />

des tentes<br />

groupées sur ce terrain. Les deux mots ne sont donc pas synonymes.<br />

* *<br />

*<br />

ige,J<strong>du</strong>. Le mot paraît plutôt familier aux Berabers <strong>du</strong> Sud: Aït-Khebbach,<br />

Aït-Merghad, Aït-Izdeg. Ces derniers entendent par igez<strong>du</strong> un grand<br />

douar composé d'au moins une vingtaine de tentes. Mais un douar aussi<br />

important ne se forme chaque année qu'en deux occasions: à l'époque de la<br />

tonte et à l'occasion des mariages collectifs. En tout autre temps, le douar<br />

ne compte que quelques tentes, de trois à cinq, et s'appelle alors tigemmi.<br />

Les Berabers <strong>du</strong> Nord ne paraissent pas ignorer le mot. Chez certains,<br />

Comme les Zemmour, igezdiu désignerait le cheptel de toute une tribu<br />

rassemblé, en temps de siba, au milieu d'un douar immense. Celui-ci constituerait<br />

une sorte de smala : tazmalt, dont les richesses en troupeaux<br />

seraient appelées d'un terme unique igezdiu.<br />

* *<br />

*<br />

az<strong>du</strong>g. C'est à proprement parler le «(<br />

lieu où l'on habite n. Le mot doit<br />

être considéré comme le substantif verbal de zdeg « habiter », commun à la<br />

généralité des parlers sous une forme parfois à peine modifiée: zzeg (3),<br />

A. Seghrollchen. Pour le transhumant, zdeg c'est essentiellement « camper)).<br />

Les Zemmour emploient l'arabe sken dans le sens d'« habiter une maison,<br />

dans une ville n. Quoi qu'il en soit, des dérivés <strong>du</strong> verbe sonL signalés dans<br />

les parlers des sédentaires comme des transhumants: tanez<strong>du</strong>gt, Zouaoua<br />

(1) Laoust, Mots et choses berbères, p. 1.<br />

(2) De Foucauld, Diet. abrégé, t. l, p. 314.<br />

(3) Destaing, Ét. SUI' le dial. berb. des A.•Seghrouchen.<br />

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