28.06.2013 Views

L'Etat en jeu - fasopo

L'Etat en jeu - fasopo

L'Etat en jeu - fasopo

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ouvrier membre du CHP. Selon lui les valeurs que partageai<strong>en</strong>t sa famille et son cercle d’amis<br />

l’ont <strong>en</strong>couragé à se rapprocher des quelques militants de Lise Dev-G<strong>en</strong>ç prés<strong>en</strong>ts dans son<br />

lycée. Dès sa première année au lycée d’Ulus, il pr<strong>en</strong>d part à des altercations avec des lycé<strong>en</strong>s<br />

membres de l’association idéaliste du quartier. Selon lui, au lycée :<br />

« Il y avait peut-être 300 étudiants politisés. Mais le lycée était sous la domination des<br />

fascistes, alors on se battait, à main nue, ou au couteau, on avait aussi des pistolets.<br />

[…] Tous les jours, du matin au soir, on faisait de la politique tout le temps…<br />

D’ailleurs, à la fin du lycée, je n’allais même plus <strong>en</strong> cours » 1157 .<br />

Tout comme Nejat et Rüş<strong>en</strong>, l’<strong>en</strong>trée de Kutay dans des activités politisées auprès des<br />

groupes d’extrême gauche au lycée – après son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t informel dans le groupe Lise<br />

Dev-G<strong>en</strong>ç, fonctionnant comme activité politisante – représ<strong>en</strong>te un mécanisme r<strong>en</strong>dant très<br />

coûteux le dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. Il bénéficie de la protection physique de son groupe et trouve<br />

auprès de ses nouveaux camarades des rétributions sociales à son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t :<br />

« Racontez moi comm<strong>en</strong>t ça se passait la vie au lycée, y avait il des altercations <strong>en</strong>tre<br />

gauchistes et sympathisants d’extrême droite ?<br />

Oui, il y a avait toujours, continuellem<strong>en</strong>t des altercations. Le matin, on se rassemblait<br />

dans un café, qui était devant le lycée, et on allait <strong>en</strong>semble au lycée, <strong>en</strong> scandant des<br />

slogans. On se battait avec les fascistes. Ensuite, l’école comm<strong>en</strong>çait, la journée de<br />

cours se terminait le soir mais le midi, on avait 1h00 ou 1h30 de pause. P<strong>en</strong>dant cette<br />

pause, on se battait avec les fascistes. Le soir, à 5 heures, la journée se terminait, et on<br />

se battait <strong>en</strong>core. Il y avait toujours des altercations. On était 300, contre 200 ou 300<br />

fascistes.<br />

Vous pouviez sortir seul du lycée ou c’était trop dangereux ?<br />

Non, on ne pouvait pas. Un jour, on s’était rassemblé, on avait vu que des militants<br />

fascistes v<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t des revues dans la rue, ils étai<strong>en</strong>t 400. Nous, on savait que dans<br />

d’autres lycées de la ville, il y avait un “pot<strong>en</strong>tiel révolutionnaire”, on a donc prév<strong>en</strong>u<br />

des amis de ces lycées, et qui sont v<strong>en</strong>us nous rejoindre. Finalem<strong>en</strong>t, on s’est retrouvé<br />

à 500 ou 600 » 1158 .<br />

Son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans Lise Dev-G<strong>en</strong>ç contribue à son dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de sa carrière de<br />

lycé<strong>en</strong>. Il affirme consacrer la ma<strong>jeu</strong>re partie de son temps aux « activités politiques », qui<br />

consist<strong>en</strong>t dans son cas à passer du temps avec ses camarades, à discuter du danger fasciste, à<br />

se battre ou à préparer des actions contre les idéalistes :<br />

1157 Ibid.<br />

1158 Ibid.<br />

378

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!