L'Etat en jeu - fasopo

estant dans l’opposition municipale) sont celles où le nombre de morts est le plus élevé. Il
n’obtient que 0,94% des suffrages exprimés à l’Assemblée générale de province. Le nombre
de morts pour 100 000 habitants place la province au 20 ème rang des provinces turques. Mais
sur les 33 morts que nous avons identifié à Siirt, 9 surviennent dans la ville de Batman, où il
obtient 5% à l’élection de l’assemblée municipale, et 15 dans la ville de Siirt, où il obtient
6,57% à la même élection. 24 des 33 morts de la province surviennent donc dans les villes où
le MHP dispose d’une antenne locale qui ne parvient pas à gagner les élections municipales et
dans lesquelles le CHP remporte les municipalités. Dans les autres villes de la province, le
parti ne participe pas aux élections. La situation est moins contrastée à Hakkari (0,79 morts
pour cent mille habitant et 58 ème rang), province dans laquelle il ne présente aucun candidat
aux élections municipales en 1977. Dans la province de Bitlis (0,46 morts pour 100 000
habitants, 63 ème rang), il ne participe pas à l’élection de l’assemblée générale de la province,
ni à celles du président de municipalité et de l’assemblée municipale de la ville de Bitlis.
Dans cette province, il n’est organisé que dans la ville de Adilcevas, dans laquelle son
candidat est élu maire avec 36% des suffrages exprimés – ce qui, nous le verrons, correspond
à une configuration locale tendant à exclure le recours à la violence – et dans la ville de
Tatvan, dans laquelle il est le principal opposant au maire CHP. Dans la province de Van
(2,07 morts pour 100 000 habitants, 45 ème rang), le MHP obtient 5,86% des suffrages à
l’assemblée générale de la province. Mais il est quasiment absent des autres scrutins locaux. Il
ne présente de candidat qu’à l’élection du président de municipalité qu’à Ercis, où il est battu
malgré ses 17,15% des voix par le candidat AP, et à Van, où il obtient 4,36% des suffrages
exprimés. La situation est sensiblement la même à Ağrı (2,12 morts pour 100 000 habitants,
44 ème rang), où il ne présente de candidats que dans la petite ville de Taşlıçay, où ils remporte
la mairie (ce qui est là encore un cas excluant un haut niveau de violence physique). Cette
corrélation entre l’absence ou l’utra-minorité du MHP aux scrutins locaux et le faible niveau
de violence se vérifie dans les provinces de Muş, Sinop, Muğla, Kırklarelı, Bolu et Bilecik,
toutes situées dans le dernier tiers des rangs de province pour le niveau de violence. Dans ces
provinces, hormis des villages très faiblement peuplés, quand il participe aux élections
locales, c’est le candidat AP ou MSP qui remporte les élections.
Ces résultats tendent donc à montrer que l’absence du MHP – ou sa présence dans les
municipalités gagnées par des partenaires gouvernementaux du parti, ce que nous allons
montrer dans les lignes qui suivent – correspond quasi systématiquement à un faible niveau de
violence physique.
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