La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

4 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
Plusieurs réimpressions dès les deux années suivantes s ’enrichirent de complé-
ments de la main de l’auteur et déjà d’une bibliographie plus ample. Puis, en
1937, la mort ayant frappé G. GLOTZ, ia nouvelle édition paraît avec une
importante mise à jour rédigée par Charles PICARD. Enfin, en 1952, nous avons
lancé une troisième édition, avec une seconde note additionnelle par Pierre
DEMARGNE. Ces précieuses contributions de deux éminents savants ont permis
une longue carrière à ces pages enthousiastes dues à un grand travailleur préma-
turément disparu.
Aujourd’hui, l’apport de N. PLATON pour notre nouvelle série de N L’ÉVOIU-
tion de l’Humanité M n’annule pas l’ouvrage de notre premier auteur : celui-ci
reste un témoignage historique, un jalon dans l’évolution de l’archéologie
égéenne. Ce livre, remarquait Henri BERR, ((est une œuvre d’art en même
temps que de science. C’est une résurrection du passé, en même temps que le
résultat d’études scrupuleuses. C’est un tout qu’il y aurait imprudence et faute à
remanier 1 ».
Il fallait donc reprendre le travail sur de nouvelles bases. En effet, en un
demi-siècle, le tableau que l’on peut brosser de cette civilisation s’est beaucoup
élargi et a gagné en précision. Sans doute les grandes découvertes - et même les
grandes options - du début, de l’époque M héroïque N de sir Arthur EVANS,
conservent une valeur essentielle. Mais, maintenant, avec les retouches qui
s’imposent, elles s’insèrent dans un ensemble de plus en plus cohérent et qui
s’enrichit chaque année. Les progrès sont le résultat d’un travail persévérant de
chercheurs originaires de plusieurs pays et spécialisés différemment, que l’on
verra à l’œuvre dans les pages de cet ouvrage.
Nous avons été particulièrement heureux et honorés d’obtenir la collaboration
du professeur N. PLATON et nous lui témoignons toute notre reconnaissance 2.
Voici ce qu’écrivait, en 1973, un historien français qui connaît bien la Crète où
il a souvent séjourné et les travaux archéologiques qui y sont poursuivis :
(( L’avenir dira peut-être si M. Nikolaos PLATON a fait plus qu’A. EVANS pour
l’archéologie minoenne, mais, ce qui est sûr, c’est qu’en repérant enfin en 1961
ce que l’on considère comme le quatrième palais de l’île, à Kat0 Zakros, il vient
d’ouvrir une ère nouvelle, la quatrième, dans l’archéologie crétoise 3 ».
Et, outre Zakros, que de découvertes, de responsabilités archéologiques et
muséologiques, d’efforts de tous ordres ! Fouilleur passionné, certes, mais il fau-
drait dire N par surcroît », car il est professeur d’université, conservateur de
musées. On lui doit, entre autres choses, la remarquable réorganisation du
musée d’Hérakleion, dont il fut le directeur pendant plus de vingt années, en
même temps qu’éphore des Antiquités de la Crète orientale puis de l’ensemble
I. Avant-propos, édition de 1937, p. XIV.
2. Cette reconnaissance va aussi au professeur Georges Mourelos, grand ami de la
France et du Centre international de synthèse, à qui nous devons d’avoir pu, en 1972,
entrer en rapport avec le professeur Platon.
3. Paul FAURE, La Vie quotidienne en Crète, Paris 1973, p. 41 et p. 23.
Note. Cet ouvrage est le tome No 9 de la Bibliothèque de synthèse historique
c L’lholution de l’Humanité », fondée par Henri BERR et dirigée, depuis sa mort,
par le Centre international de synthese dont il fut également le créateur.