La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 161
l’ivoire et l’os. Mais à partir de la deuxième phase, on rencontre des
sceaux de différentes formes, même plastiques, et les motifs décoratifs,
en même temps que les simples motifs géométriques, s’enrichissent et se
diversifient ; dans la troisième phase, il deviennent mouvementés et sou-
vent représentatifs. La forme cylindrique ou pseudo-cylindrique est la
plus employée ; les deux surfaces gravées sont le sommet et la base. La
plupart en ivoire, ils sont presque tous pourvus de trous par où pas-
saient les fils pour les suspendre. On en trouva beaucoup dans les tom-
bes à coupole de la Messara, mais il y en avait également dans des tom-
bes de Mochlos et des enclos funéraires, comme celui de Phourni à
Archanès. Les plus évolués présentent fréquemment des séries d’ani-
maux, le plus souvent des lions, des araignées et des scorpions qui sont
disposés en motifs tournoyants ; les représentations d’êtres humains ne
sont pas très rares et, dans certains cas, on les voit vaquer à leurs occu-
pations, chasser des animaux, ou en attitude d’adoration. C’est sur les
sceaux qu’on a les plus anciennes scènes minoennes, aussi la glyptique
présente-t-elle un intérêt tout particulier. Parmi les motifs décoratifs, les
entrelacs, les décors qui se répètent à l’infini - comme les méandres et
les résilles spiralés - ceux qui annoncent les motifs mouvants du style
de Camarès en céramique, etc., sont très intéressants. Les motifs qui
ont des parallèles dans l’Égypte des V‘, VIc et XIe dynasties, sont
importants pour fixer la chronologie absolue ; ce sont les thèmes anti-
thétiques avec des lions et autres animaux, des cynocéphales affrontés,
des combinaisons de motifs en S, etc. Des sceaux en forme de boutons
ont leurs correspondants en Orient et en Anatolie, d’autres en Égypte.
Mais la plupart des formes furent créées indépendamment. Tournées ou
plastiques, beaucoup d’entre elles n’ont pas de parallèles à l’étranger et
sont charmantes ; nous citerons deux sceaux en forme de singe assis sur
une sphère, provenant de la grotte de Trapéza, un exemplaire provenant
de la tombe à coupole de Koumassa en forme de femme, un autre en
forme de lion déchirant un homme, provenant de la tombe à coupole
de Marathoképhalo et de celle de Kalathiana, d’autres des tombes à cou-
pole de Platanos, en forme de tête de porc ou de bœuf allongé, des
tombes à coupole d’Haghia Triada, de Kalathiana et de la grotte de
Maronia, représentant des têtes d’animaux, un sceau de Koumassa en
forme de colombe qui couvre ses petits de son aile pour les protéger, un
autre d’Haghios Onouphrios, en forme de pigeon sur une hauteur et
enfin quelques-uns d’autres régions, en forme de patte ou de sabot
d’animaux, surtout de taureau. Certains de ces sceaux commencent à
prendre la forme des bagues-cachets et, vers la fin de la période, est né
le prisme à trois faces qui permet l’élaboration de trois sujets, et qui est