La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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sont contemporaines puiqu’il est vrai que, dans certains de ces habitats,
on a des stades transitoires vers le Néolithique récent. Dans peu de cen-
tres le passage au Néolithique récent se fait de façon progressive, sans
destruction.
Dans la plastique - dont le développement est à peu près semblable
dans toute la Grèce - la vieille tradition se poursuit, mais les caracté-
ristiques des formes féminines corpulentes sont encore accentuées et les
figurines des (( maîtresses du logis )) assises se multiplient. Les traits du
visage sont souvent exagérés, les grosses jambes des femmes sont
repliées dans une attitude de relâchement, les cous dressés ; les hommes,
bien portants, sont assis, tout droits sur leurs sièges et des jeunes filles
sont en attitude d’attention. Quelques petites figurines de pierre ou
d’os, qu’on attachait au cou, étaient utilisées comme amulettes. Des
décors en forme de méandres, semblables à ceux qu’on trouve en céra-
mique, ont été rendus sur des sceaux de pierre ou de terre cuite. Les
outils en pierre, polis, sont plus typés et les lames d’obsidienne et de
silex plus variées et souvent longues.
Si nous ne savons pas beaucoup de choses concernant les structures
sociales, on peut du moins affirmer qu’un progrès important était réa-
lisé puisqu’il y avait de grandes bourgades qui présupposent une bonne
organisation. A Sesklo, par exemple, les habitants devaient dépasser les
trois mille et, naturellement, il fallait qu’ils pussent résoudre un certain
nombre de problèmes pour que la coexistence soit harmonieuse. Les
hauteurs devaient être occupées par ceux qui assumaient la conduite
générale mais qui n’étaient, bien sûr, pas encore des toparques ; en cas
de danger, les gens se rassemblaient autour d’eux et se protégeaient der-
rière les enceintes et les périboles de défense ou les fossés. Le niveau de
vie s’était, sans aucun doute, élevé, mais on ne peut évidemment pas
parler de vie aisée. I1 restait peu de temps pour le divertissement mais
beaucoup s’adonnaient à des travaux où ils pouvaient exprimer leur
penchant artistique. Bien que les archéologues - à partir de la cérami-
que ou d’autres trouvailles - attribuent à certaines constructions le rôle
d’ateliers, il reste toujours problématique de parler d’une quelconque
organisation systématique du travail. L’artisanat s’était spécialisé et la
production dépassait les besoins locaux ; en outre, il est sûr que le
superflu était proposé, par l’intermédiaire d’artisans-voyageurs, dans des
endroits qui se trouvaient parfois à une assez grande distance. C’est, du
moins, ce que semble témoigner la propagation d’articles qui sont iden-
tifiés comme appartenant à des ateliers précis. A la fin de la période
commencent à s’exercer des influences venues de très loin et on se
demande si ces infiltrations annoncent déjà le changement, relativement