La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Introduction 61
En Attique, on releva un certain nombre de vestiges, autour de
l’acropole d’Athènes, à Éleusis, dans la Mésogée - surtout à Spata et à
Markopoulo - et dans l’île de Salamine. Mais nulle part on n’effectua
de fouilles systématiques. Près de Chalcis, en Eubée, Papavassiliou
releva et publia beaucoup de tombeaux mycéniens. A Thèbes, en Béotie,
le palais de Cadmos fut découvert par Kéramopoulos qui fouilla aussi
beaucoup de cimetières mycéniens. Bien des vestiges préhistoriques
furent décelés près de Chéronée par Sotiriadis et à Orchomène par les
Allemands ; ils dataient surtout de l’époque néolithique et des premières
périodes de 1’Helladique. Des vestiges analogues furent repérés par Soti-
riadis à Haghia Marina et à Élatée - Drachmani - en Phocide. Les
fouilles de Stratos en Étolie ont révélé des restes helladiques. Dans les
îles Ioniennes, Dorpfeld, à la recherche de l’Ithaque d’Ulysse, fouilla
l’île de Leucade et Ithaque, tandis que les archéologues grecs Kavvadias
et Kyparissis exploraient des cimetières mycéniens à Céphalonie.
Dans le nord du pays, les recherches - sauf en ce qui concerne la
Thessalie néolithique - furent encore plus sporadiques. Des tombes à
tholos mycéniennes furent découvertes à Kapakli près de Vol0 et à
Dimini, et on releva des restes de 1’Helladique ancien et mycéniens sur
différents tertres. En Macédoine, les recherches furent effectuées sous
forme de prospection par des savants des forces alliées françaises et
anglaises, en campagne lors de la Première Guerre mondiale ; ils pros-
pectèrent quelques-uns des tertres macédoniens ; c’est Heurtley qui
systématisa dans une certaine mesure les connaissances sur cette région
dans son livre sur la Macédoine préhistorique qu’il publia bien des
années plus tard, en 1939.
A cette époque de la recherche, l’étude comparative jeta les bases
d’une chronologie relative et d’une chronologie absolue. La grande
autorité d’Evans fit que la chronologie crétoise servit de base aux chro-
nologies helladique et cycladique. Ce sont surtout les remarques de Ble-
gen sur la céramique d’Éphyre et celles de Wace, un peu plus tard, à
Mycènes, qui permirent de diviser la civilisation helladique en périodes
et en phases. En même temps la chronologie cycladique s’éclaircissait
aussi. De toute façon, du début du xxc siècle à la fin de la Première
Guerre mondiale, les conceptions pan-crétoises d’Evans dominèrent
d’une manière générale la recherche préhistorique du monde égéen, sou-
tenant que la Crète est à l’origine de la civilisation égéenne et joua un
rôle primordial dans sa formation.
Dans l’entre-deux-guerres - de 1920 à 1940 - la recherche en Grèce
s’étendit et se systématisa ; bien des savants rivalisèrent de zèle mais la
Crète n’occupe plus la même place. Evans poursuivit ses fouilles a