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La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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126 LA CIVILISATION ÉGÉENNE<br />

ves, vers la fin du 111‘ millénaire av. J.-C., porteurs de nouveaux élé-<br />

ments de <strong>civilisation</strong>, comme, par exemple, la céramique minyenne.<br />

Bien sûr, tous les adeptes de la théorie de l’émigration n’étaient pas<br />

d’accord sur la région d’où partirent les émigrés. Ceux qui soutenaient<br />

l’origine nordique - à partir de la comparaison entre la <strong>civilisation</strong><br />

Helladique ancien et celle du Nord des Balkans (<strong>civilisation</strong> de Baden<br />

ou de la céramique cordée) - furent moins nombreux. Le Bulgare<br />

Georgiev y rechercha les racines de ceux qui étaient, pour lui, les Proto-<br />

indo-européens égéens. Mais en fait, les éléments de la <strong>civilisation</strong><br />

<strong>égéenne</strong> primitive qui se rattachent au Nord sont peu nombreux et il<br />

paraît impossible qu’il y ait eu très tôt des émigrations à partir de cette<br />

région. D’autres - comme Arthur Evans -, se fondant sur des ressem-<br />

blances fondamentales entre la Crète minoenne et l’Afrique du Nord<br />

protolibyenne - comme les constructions à tholos, le pagne des hom-<br />

mes avec le protège-sexe (afdaioûBAaS) et les nattes des cheveux -, cru-<br />

rent qu’elles n’auraient pu exister sans une installation protolibyenne<br />

massive dans le Sud de la Crète. Des anthropologues essayèrent de ren-<br />

forcer ce point de vue en apportant leurs données. D’autres, comme<br />

Weinberg, soutinrent relativement récemment que l’émigration avait pu<br />

se faire à partir de la Syrie-Palestine, puisque des ressemblances assez<br />

importantes étaient constatées entre le début de la <strong>civilisation</strong> <strong>égéenne</strong> et<br />

la <strong>civilisation</strong> de la région de Gassul. Les ressemblances qui furent<br />

notées sont indéniables - surtout dans la céramique, la décoration et<br />

les coutumes funéraires -, mais on ne peut pas exclure qu’elles soient<br />

le résultat d’une influence ou d’une transmission d’une région à l’autre.<br />

Plus nombreux sont les savants qui soutiennent l’origine anatolienne de<br />

cette émigration. Evans, lui-même, a également admis ce courant pour<br />

la Crète, venu de différentes régions d’Anatolie ; il fournissait même<br />

des arguments anthropologiques - le type dit a arménien )) - et reli-<br />

gieux - le culte de la déesse-mère, la Terre. En 1964, Caskey donna<br />

des précisions : le courant provenait du Nord-Ouest de l’Asie Mineure<br />

et de l’Est de la Thrace-Macédoine et il se répandit beaucoup plus lar-<br />

gement dans la Grèce insulaire et continentale qu’en Crète, mais par<br />

vagues successives, chacune avec sa propre destination. <strong>La</strong> même chose<br />

fut soutenue par Vermeule et, avec de plus grandes réserves, par Gor-<br />

don Childe, qui voyait davantage de courants et des adaptations locales<br />

indépendantes. <strong>La</strong> théorie de l’émigration a, sans aucun doute, beau-<br />

coup de points faibles, d’abord parce qu’elle est très absolue sur<br />

l’apport des nouveaux venus et qu’elle sous-estime ce qui existait déjà<br />

sur place ; et puis elle met partout à égalité l’importance et la forme de<br />

la nouvelle adaptation. I1 est certain que bien des éléments essentiels

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