La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 207
dernier, il y avait des constructions intéressantes, toutes rondes, évidem-
ment des cabanes, sur des murs de fondation en pierre.
En Attique, davantage de bourgades nous sont connues : à Haghios
Kosmas - le cap Kolias des Grecs anciens -, à Askitario de Raphina
et dans l’île d’Égine. A Haghios Kosmas, l’habitat se trouve sur une
petite langue de terre qui s’avance dans la mer ; les maisons - qui sont
accolées - sont constituées de deux à quatre pièces communicantes ; de
petites cours donnent sur des ruelles étroites, souvent dallées ou couver-
tes de galets. Les maisons devaient avoir un toit plat, légèrement en
pente pour évacuer les eaux de pluie. Des foyers, des bothroi et des
banquettes, répondaient aux besoins. A la fin de la phase, l’habitat a
été détruit de façon violente, par un incendie. L’habitat de Raphina n’a
pas été entièrement fouillé ; il se trouve sur une hauteur, en bordure du
golfe d’Eubée, et une partie a été entraînée dans la mer. II avait,
semble-t-il, le même aspect serré que celui d’Haghios Kosmas, à cette
différence près qu’il présentait une sorte de fortification. A Égine, le
bourg, orienté au Sud, était une véritable ville, fortifiée elle aussi, sur le
cap Kolona. Malheureusement, seule une petite partie en a été fouillée
et il n’y a pas eu de publication systématique. Quant à l’habitat de Dra-
mési - l’antique Hyria, sur le golfe d’Eubée -, nous ne le connaissons
que par la céramique. Mais en face, sur la côte d’Eubée, sur le cap
Manika, au Nord de Chalcis, l’habitat constituait une véritable ville qui
était fortifiée. On y note un caractère plutôt cycladique, comme d’ail-
leurs celui d’Haghios Kosmas.
Dans le Péloponnèse, les habitats étaient plus nombreux et, la plupart
du temps, vastes - surtout en Corinthie et en Argolide. Mais nous ne
savons pas bien la forme qu’avaient prise la plupart d’entre eux -
Corinthe, Gonia, Phlionte, Némée, Cléonai. Nous sont beaucoup mieux
connus, parce qu’explorés de façon systématique, les habitats d’Éphyre-
Korakou, Zygouriès, Asiné et Lerne. Ils sont constitués de blocs com-
pacts de maisons situés sur les collines basses, en des points favorables.
Des ruelles étroites, pas toujours droites, passent entre les maisons qui,
bien que faites de pièces rectangulaires, ont rarement un plan régulier.
On essaie pourtant, cela est visible, que la pièce principale soit plus spa-
cieuse et plus régulière ; il n’est pas rare qu’elle ait un foyer au centre.
Des pièces secondaires avaient été ajoutées, surtout sur le long côté des
maisons. I1 est possible que des supports en bois aient soutenu le toit
plat, légèrement penté. Quelques maisons donnaient sur des avant-cours,
mais leur orientation dépendait surtout de la position de la maison dans
le groupe. Il ne semble pas qu’il y ait eu des pièces réservées au
stockage.