La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 135
Un enduit rouge épais, protégeait le fragile noyau des murs et l’incendie
qui détruisit finalement l’installation renforça les murs en les cuisant ;
ils furent ainsi trouvés en bon état. II ne s’agit pas, comme on l’a
d’abord pensé, d’une seule, mais de plusieurs maisons qui étaient liées
entre elles. Un long couloir facilitait la communication intérieure. II
semble que le système n’était pas à un seul étage et avait la possibilité
de s’agrandir dans les deux sens et sur le côté, à l’extérieur du large
mur principal de façade. Les murs furent reconstruits dans la phase sui-
vante et les agrandissements se poursuivirent également dans la période
transitoire vers le Protopalatial (le MM IA d’Evans). Peu de gens pen-
sent aujourd’hui - puisque la multiplicité et l’agrandissement de la
construction sont prouvés - que c’était la maison d’un toparque et
encore moins qu’elle ouvre directement la voie aux palais crétois dont
les ailes se développent autour d’une cour centrale. De toute façon, il
est sûr que l’architecture avait atteint un degré de développement tel
qu’elle était capable de créer des constructions bien organisées et soli-
des, répondant à un système général d’urbanisme. Malheureusement,
nous ne sommes guère en position de suivre son évolution dans la phase
suivante, la troisième phase prépalatiale dont la dernière partie est tran-
sitoire vers le Protopalatial. Dans cette période s’accomplirent les pro-
grès qui aboutirent à l’architecture des palais. On peut l’imaginer à par-
tir des vestiges isolés qui furent découverts, la plupart sous les bâti-
ments des grands centres, même si ces vestiges, fragmentaires, restés
indéfinis sous les constructions postérieures et la plupart non publiés, ne
peuvent nous donner une image d’ensemble. En dehors des limites des
palais de Cnossos, Phaistos, Malia où il était facile de rechercher des
vestiges dans les couches plus anciennes, on a découvert beaucoup de
restes de maisons qui constituaient des ensembles confus et labyrinthi-
ques ; ils couvraient à l’origine le sommet et les pentes des collines ou
occupaient une surface dont une partie fut prise par le palais, après des
nivellements plus ou moins importants. A Malia, tout un quartier fut
mis au jour, juste au Sud du palais ; à Phaistos on trouva des ensem-
bles de maisons en bien des endroits sur les versants de la colline -
Haghia Photini, Chalara, Phalandra - et quelques-uns étaient isolés
dans les collines suivantes, comme Paterikiès ou Haghia Triada ; à
Cnossos, sous la cour ouest, on découvrit d’intéressantes maisons -
l’une avec des enduits sur les sols, un petit escalier et un bothros cultuel
ou foyer sacré, au milieu de la pièce ; ces maisons ont été considérées
comme protopaiatiales par Evans et Pendiebury, mais il est clair
qu’elles appartiennent à la dernière phase de la civilisation prépaiatiale,
puisqu’elles ont fourni de la céramique MM IA. C’est à la même phase