La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze moyen 309
ler, presque dès le début, la population locale. Dans l’histoire des
migrations des peuples on rencontre toutefois des exemples compa-
rables.
Les constructions des habitats mésohelladiques sont, le plus souvent,
rectangulaires, oblongues, avec des murs rapidement construits, relative-
ment minces ce qui laisse supposer qu’ils ne supportaient jamais le
poids d’étages supérieurs ; la partie inférieure était en pierre, le haut
généralement en briques crues. Ces constructions avaient souvent une
extrémité en abside, caractéristique que nous avons vu apparaître pour
la première fois au cours de la deuxième phase de 1’Helladique ancien.
Certaines maisons deviennent elliptiques irrégulières - à Tirynthe, à
Malthi et à Rini en Thessalie. On trouve encore mais plus rarement, des
maisons en forme de fer à cheval, mais on n’a pas du tout de construc-
tions circulaires. Les bâtiments en forme de mégaron, rectangulaires et
absidaux, ne sont pas rares, avec un vestibule ouvert, une pièce princi-
pale et un appentis à l’arrière. Les bâtiments sont souvent alignés, mais
la disposition générale - comme celle de Malthi en Triphylie - diffé-
rencie de celle de I’Helladique ancien. Les maisons sont disposées en
cercle, suivant la configuration du mur d’enceinte. On se demande tou-
tefois si les vestiges architecturaux qui nous sont parvenus remontent à
la phase initiale. Les bâtiments les plus grands de Malthi et d’Asiné ont
été considérés comme des maisons de toparques. On a l’impression que
les premières constructions étaient très pauvres et qu’elles ont laissé très
peu de traces. I1 est improbable que cette pauvreté ait été due à I’épui-
sement après l’effort fourni pour dominer le pays. 11 est plus vraisem-
blable de penser que la vie nomade ne connaissait que des cabanes vite
faites, dans des campements provisoires. Et le mobilier primitif devait
être en matériaux périssables et facilement transportables : bois, paille,
cuir, calebasses. C’est toutefois au grand dynamisme de cette nouvelle
race qu’est due, sans aucun doute, l’adaptation rapide et le développe-
ment de forces nouvelles fondées sur des éléments locaux et d’autres de
l’entourage immédiat. Les habitats restaient essentiellement agricoles et
les liens avec la mer, dans les établissements côtiers, étaient plutôt
faibles. Pour la première fois, après les dernières fouilles, nous sommes
en mesure d’apprécier les installations mésoheliadiques d’Égine. Peut-
être est-ce par l’intermédiaire de cette bourgade qu’ont commencé des
relations plus intenses avec les Cyclades.
Des murs de fortification comme ceux qui ont été découverts à Ggine,
à Brauron, à Tirynthe, à Argos, et à Malthi montrent que les habitants
considéraient comme indispensable de se protéger d’incursions venant de
l’intérieur, mais surtout des pirates. Ces murs ne se sont toutefois