La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Les jardins et les bois royaux
Les palais minoens étaient - cela a été confirmé - étroitement liés à
leur environnement naturel, puisqu’ils n’avaient pas de limites matériali-
sées. Cependant il nous est très difficile, aujourd’hui, de reconstituer de
façon précise cet environnement. Aux pieds de la colline du palais de
Cnossos, il y avait la région boisée qui bordait le Kairatos et son
affluent, la Vlichia, enjambée par le grand viaduc. Le fait qu’il existe
une zone neutre, privée de ruines près de ces cours d’eau, prouve que
l’eau coulait jadis plus abondamment, et c’est là que s’étendaient les
jardins royaux qui devaient atteindre la zone des maisons entourant le
palais et la villa royale au nord-est. Vers le sud, la région de I’Hôtelle-
rie routière (Caravansérail), devait être plantée jusqu’au viaduc. Mais il
est impossible de dire où se trouvaient les oliviers et les bois de cyprès
qui, jusqu’à l’époque grecque, étaient consacrés à Rhéa, la déesse-mère.
II est normal d’admettre que quelques-unes des terrasses de la colline,
dont la terre était maintenue par des murs de soutènement sur le ver-
sant est, aient été aménagées en jardins qui se continuaient sur les ter-
rasses du palais lui-même ; les vérandas et les balcons devaient être
pleins de pots de fleurs, petits et grands, comme ceux qu’on a facile-
ment identifiés par leur forme et le trou caractéristique dans leur partie
inférieure, destiné à laisser s’écouler l’eau de l’arrosage. Les fresques
montrent aussi des pots de fleurs - à Théra, placés sur les fenêtres -
ainsi que des jardins royaux avec des quadrupèdes exotiques circulant et
des oiseaux voltigeant au milieu de divers aménagements horticoles.
Pour Phaistos nous sommes beaucoup moins renseignés, mais, bien
sûr, ce palais ne devait pas être très en retard dans ce genre d’installa-
tions par rapport au palais d’été mis au jour à Haghia Triada, où elles
sont assurées et ont été, à ce qu’il semble, représentées sur les fresques.
A Phaistos aussi, à l’époque grecque le temple de Rhéa, mis au jour sur
le versant sud-est et attesté par une épigraphe, comprenait très proba-
blement un bois tout autour, comme à Cnossos.
Pour Malia, il a déjà été question plus haut des jardins qui devaient
exister devant les appartements des rois ; peut-être y en avait4 aussi au
sud, car il ne semble pas que des bâtiments aient été construits là où
s’étendait auparavant l’habitat protopalatial.
A Zakro, les terrasses des annexes du palais montaient graduellement
sur les pentes des collines qui devaient, au moins en partie, être plan-
tées ; il semble qu’il y avait, en dehors de cela, un jardin royal dans le
péribole sud, dont la fouille n’est toutefois pas terminée. Le caractère
de ces jardins était peut-être mixte - vergers et jardins d’agrément -