La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète 407
eux mieux organisés que ceux d’autres centres palatiaux, même de
Cnossos. Ils constituaient ici aussi des blocs séparés par des petites ruel-
les dallées qui escaladaient les versants par des degrés, et par des rues
périphériques sur chaque terrasse des collines ; ce réseau de rues était
relié aux grandes artères, comme la Route du port. Presque toutes les
constructions étaient à étage et les pièces principales se trouvaient en
haut ; toutefois il y avait aussi des pièces imposantes au rez-de-
chaussée, en partie hypostyles, avec des colonnes ou des piliers, à dou-
bles ou triples portes, avec de nombreux bancs contre les murs et beau-
coup d’escaliers, etc. Dans toutes on avait des complexes de magasins et
d’ateliers richement équipés. Ce qui est caractéristique, c’est que les
petites pièces réservées au culte, les dépôts et les sacristies ne man-
quaient presque nulle part ; cela est clair par ie fait qu’on a trouvé sur
place les ustensiles de culte et par analogie avec les dipositions des
autres sanctuaires. Toutefois, nous ne pouvons pas toujours nous pro-
noncer de façon catégorique et dire si les rangées de niches, ies petits
compartiments séparés par des cloisons de briques etc., avaient toujours
une destination religieuse. I1 y avait des maisons très étendues : rien
qu’au rez-de-chaussée elles n’avaient pas moins d’une vingtaine de piè-
ces et devaient donc, dans leur ensemble, avoir plus de trente pièces.
On se demande si de tels bâtiments peuvent être considérés comme de
simples maisons. Même si dans les constructions de Zakros on n’a pas
trouvé de vestiges de fresques représentatives, il est sûr, d’après les res-
tes mis au jour, qu’ils avaient des stucs peints, souvent avec des motifs
décoratifs simples. II n’est pas toujours facile d’observer les adaptations
architecturales d’une phase à l’autre ; mais d’une façon générale,
on remarque qu’il n’y a pas eu de changement fondamental. Leur
destruction finale coïncide parfaitement avec celle du palais, vers 1450
av. J.-C.
Travaux d’intérêt public en architecture
Nous avons davantage de difficultés à retrouver et à explorer les bâti-
ments qui sont dus à des initiatives publiques ou à des associations de
particuliers et qui ont été érigés dans l’intérêt commun ; cela est dû à
leur dispersion, aux altérations qui se sont produites au cours des temps
et à la disparition de nombre d’entre eux pour des raisons géologiques
ou autres. Les éléments mis au jour ont été fort peu publiés et nous ne
pouvons en avoir qu’une idée générale et pas très nette.
Les installations portuaires sont difficiles à repérer du fait des bouler-