La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze moyen 28 1
gazouillent et d’autres volent librement ; on représente aussi des paysa-
ges marins avec une grande variété d’êtres ; des dauphins jouent sur les
vagues. Le cycle des représentations se serait beaucoup élargi s’il s’était
confirmé que les empreintes sur argile provenant de ce qu’on appelle le
M dépôt hiéroglyphique N (Hieroglyphic Deposit) du palais de Cnossos,
étaient bien protopalatiales comme l’avait cru Evans ; mais il semble
être prouvé qu’elles datent du début de l’époque des nouveaux palais,
même si bien des types sont protopalatiaux. Parmi ceux-ci, il y a des
empreintes avec des hiéroglyphes mentionnant, semble-t-il, des titres
royaux, qui s’accompagnent d’autres types donnant les portraits, à ce
qu’il semble, du roi et de son héritier. Nombre d’idéogrammes sont en
rapport avec les occupations ou les fonctions des possesseurs des
sceaux ; une empreinte d’un musicien de la cour comporte deux lyres,
en dehors des symboles de la cour ; des sceaux de céramistes présentent
des potiers en train de travailler, le four et les vases ; des chasseurs
poursuivent des animaux domestiques ou sauvages. Même des sceaux en
or ou en argent, en forme de prisme ou de cachets à tige, étaient utili-
sés. Les scarabées égyptiens et les cylindres orientaux ont influencé quel-
ques sceaux minoens protopaiatiaux, qui ont imité leurs formes ; ils
offrent toutefois des représentations de caractère minoen. A Phaistos on
a mis au jour un dépôt d’empreintes de sceaux protopalatiaux très
importants ; il présente la preuve que des motifs qu’on avait considérés
comme néopalatiaux - des groupes antithétiques ou des êtres surnatu-
rels et démoniaques - étaient en usage très tôt. La découverte d’un
atelier de sceaux près du palais de Malia a été essentielle pour une
connaissance plus précise de la glyptique des anciens palais ; on y a
trouvé les matériaux, les outils, les déchets, des sceaux à moitié ou com-
plètement achevés, pas moins de dix douzaines ; la plupart d’entre eux
étaient des prismes a trois faces, en stéatite ; mais on a aussi trouvé des
sceaux d’autres formes et quelques-uns en pierres dures. Cet atelier
remonterait au début des premiers palais.
La gravure s’est égaiement beaucoup occupée, comme à l’époque pré-
palatiaie, des bijoux ; on fabriquait divers pendeloques, pendentifs,
amulettes, perles, têtes de broches et d’épingles, bracelets, etc., en pier-
res diverses, tendres ou dures, précieuses ou semi-précieuses. Les formes
sont extrêmement variées mais pas très différentes de celles de l’époque
prépalatiale, à cette différence près qu’on utilise davantage les pierres
plus dures, qu’on recherche des effets de polychromie en combinant les
matériaux, et que les formes deviennent plus plastiques et souvent natu-
ralistes. On trouve fréquemment des pendeloques de colliers en forme
de tête de taureau. L’orfèvrerie, qui utilise des métaux et alliages pré-