La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

242 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
mier de ces trésors, en dehors des objets en or, a fourni un assez grand
nombre de vases de bronze - Iébès, gobelets, cruches, etc. - et
d’innombrables ciseaux, lames de couteaux et haches à un seul tran-
chant. Le trésor K se composait exclusivement d’objets de bronze -
haches étroites, poignards de type simple, un couteau à lame recourbée
et une bague obtenue par découpage ; en même temps, on a trouvé une
figurine de bronze. Des ustensiles et des outils en bronze - poignards,
lances, haches, couteaux, ciseaux - proviennent d’autres trésors de la
même ville qui, à ce qu’il semble, appartenaient au chef.
En dehors des bronzes, le (( Trésor de Priam )) contenait aussi trois
ustensiles en or - deux coupes profondes sans anses dont la surface
était légèrement martelée, et une sorte de saucière à deux becs avec
deux grandes oreilles en arches -, un en électrum (mélange d’or et
d’argent) et douze en argent.
C’est de ces trésors de Troie II et d’un célèbre trésor, provenant de la
ville de Poliochni contemporaine, que nous avons les principaux rensei-
gnements sur l’art des bijoux du début du Bronze dans l’Est égéen. Très
peu de bijoux, en bronze, en argent, en or et en plomb, ont été mis au
jour dans les habitats de la première phase de Troie, Poliochni ou
Thermi. Ce sont surtout de simples anneaux, des broches et des épin-
gles, des boucles pour les cheveux, etc. Mais dans la deuxième phase les
bijoux se diversifient et sont, dans bien des cas, très réussis ; ils utilisent
les méthodes de la métallurgie - laminage, martelage, soudure,
repoussé, ainsi que le filigrane et le grènetis. Le fait que beaucoup de
ces bijoux fassent partie de trésors royaux ou princiers prouve que cer-
tains d’entre eux devaient être ce que l’époque pouvait produire de
mieux. Le trésor bien connu dit (( de Priam )) à Troie, en contenait
d’admirables et dignes de rois. En même temps on a trouvé six lingots
(pélanos) oblongs d’argent non travaillé. Les bijoux en or doivent être
des bijoux de femmes : trois diadèmes dont deux comportaient des chaî-
nes de pendeloques, qui se terminaient par des feuilles découpées en
forme de figurines féminines, quatre boucles d’oreilles courbées comme
des petits paniers et environ une cinquantaine d’anneaux tout simples,
quatre bracelets en or et une trentaine de perles et petites pendeloques.
Le grènetis qui décorait certains de ces bijoux, était utilisé pour la pre-
mière fois ; c’était une technique très difficile parce qu’il fallait, lors du
collage, maintenir la température des petites boules microscopiques avec
un grain de charbon. C’est presque en même temps, nous l’avons vu,
que cette technique a fait son apparition en Crète. Peut-être une puis-
sance magique ou une croyance en une protection divine étaient-elles
liées à certains de ces bijoux qui ne sont pas les seuls connus. D’autres