La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crete 373
l’autre, secondaire, par la rue d’à côté -, un escalier en bois, une salle
centrale avec des bancs, servant de lieu de repos, et une série de maga-
sins dans lesquels on a trouvé de nombreux ustensiles entreposés ;
d’autres ateliers témoignent peut-être d’une manufacture de parfums, à
base d’extraits de plantes aromatiques, semblable à celle qu’on a mise
au jour dans une maison, à l’extérieur de l’acropole de Mycènes. La
rangée sud des pièces, qui dispose également de celliers, peut-être acces-
sibles par une trappe, servait à la confection de bases de pierres et
d’objets en cristal de roche, faïence et ivoire. La découverte de matières
premières, de pierres cristallines et de cristal de roche a prouvé qu’ils
étaient fabriqués sur place. Le deuxième secteur artisanal a été ajouté
par la suite, peut-être dans la troisième phase néopalatiale, sur la façade
occidentale du palais ; c’est pourquoi elle avait une entrée extérieure,
accessible du péribole sud. La partie centrale avait un petit polythyron
flanqué d’une installation de caractère industriel, pourvue de toute une
rangée de petits bassins construits tout autour, le long du mur, et qui
laissaient un espace libre au centre ; de l’autre côté, il y avait une ins-
tallation de latrines, de type tout à fait caractéristique, située derrière
une cloison angulaire en briques, pour qu’elle soit à l’abri des regards.
Un escalier coudé, recouvert d’un enduit blanc, menait aux apparte-
ments de l’étage de ce secteur artisanal, dont il n’est pas exclu qu’il ait
servi à une industrie teinturière.
A Cnossos, les ateliers étaient au centre de l’aile orientale, juste à
l’est des magasins royaux, et ils étaient répartis au moins sur trois éta-
ges. Le caractère et le type de ces ateliers a été confirmé ici aussi par la
découverte de matières premières, de quelques outils, de produits semi-
finis et finis. II est caractéristique qu’on se soit préoccupé de donner
une certaine aisance aux ouvriers, et c’est dans ce but qu’on a fait des
portiques et des vérandas aux étages. Deux amphores à trois anses à
demi achevées, l’une en calcaire blanc, l’autre en albâtre, étaient tom-
bées de l’atelier de l’étage, celui du tailleur de pierre ; de nombreux
fragments de basalte ont été mis au jour dans l’une des pièces du rez-
de-chaussée, et l’un d’eux était entre les mains de l’artisan, peut-être
pour devenir une table d’offrandes. La pièce qui se trouve juste au
nord de celle aux basaltes a livré des matériaux propres à la préparation
des fresques et au travail du céramiste et du potier. Des petits bassins
sur un support servaient à façonner l’argile. Contre l’un des murs de
l’atelier il y avait un banc, et c’est cela qui, à l’origine, a conduit Evans
à supposer qu’il s’agissait d’une sorte d’école où le petit bassin servait à
ramollir l’argile des tablettes sur lesquelles on écrivait. Peut-être le tra-
vail du métal se faisait-il juste à l’extérieur de l’angle sud-ouest de l’aile