La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète
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les. Evans l’avait compris et, après y avoir réfléchi, il assigna la place
de la principale salle du trône. Elle se trouvait au centre de l’aile orien-
tale et on y accédait de la cour centrale par un vaste et majestueux
escalier ; trois grandes colonnes bien encastrées dans des murs de fonda-
tions, entre les marches, ajoutaient à la grandeur de l’effet. On passait,
par l’intermédiaire d’un polythyron, dans la salle principale ; elle avait
un péristyle intérieur et, au fond, une partie plus large : c’est là que
devait se trouver le trône royal ; les murs voisins et les murs latéraux
étaient ornés de fresques à reliefs qui représentaient des concours athlé-
tiques, des jeux de taureaux et des griffons antithétiques attachés à des
colonnes ; à une phase plus ancienne appartenaient les fragments de
fresques, provenant de la même salle, représentant des dames de I’aris-
tocratie minoenne - les Ladies in blue d’Evans. Malheureusement, de
cette belle salle, seuls les murs de fondations sont conservés, avec quel-
ques bases de colonnes et des morceaux de fresques.
A Cnossos, il devait sans aucun doute y avoir d’autres salles d’appa-
rat, réservées aux réceptions et aux banquets. Une grande salle à colon-
nes se trouvait au-dessus de la salle hypostyle de l’entrée nord, celle
qu’Evans a baptisée la a douane )) ; la liaison de cette pièce avec la ran-
gée des vérandas à colonnes des petits bastions de l’entrée devait ajouter
à la majesté du lieu. Une autre salie se trouvait à l’étage, dans le sec-
teur nord-ouest, qu’on a considérée comme faisant partie du sanc-
tuaire ; c’est peut-être de là que proviennent les fragments de la belle
décoration du plafond à fresque avec le réseau de spires en relief.
A Phaistos, on utilisait peut-être comme principale salle du trône la
belle pièce qu’on a décrite ci-dessus comme grands propylées ; le fond
de la salle, après la double porte d’entrée et la rangée de colonnes,
devait être bien adapté à l’installation d’un trône où le roi pouvait rece-
voir les jours de fête ou lors de l’arrivée d’ambassadeurs. Mais la plus
belle salle d’apparat était celle qui se trouvait à un niveau un peu plus
élevé que les appartements royaux, juste au nord-est des grands propy-
lées. De ces derniers on y accédait par l’intermédiaire d’un corridor
dans lequel débouchait l’escalier de l’étage ; elle avait un deuxième
accès, tout aussi important, à partir de la pièce à colonnes qui se trou-
vait devant les magasins d’ouest, grâce à un escalier spécial et un large
corridor. La pièce avait comme entrée un vaste péristyle qui servait
aussi de puits de lumière ; le polythyron se trouvait à côté et, semble-
t-il, s’étendait en partie au-dessus de la salie de bains ; il était peut-être
pourvu d’un portique extérieur qui avait une vue superbe sur les som-
mets du Psiloritis ; l’intérieur devait être très soigné, si l’on en juge par
la disposition oblique des dalles de gypse dont le sol était couvert, et