La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

152 LA CIVlLlSATlON ÉGÉENNE
objets plastiques en forme de cloches, peut-être des masques couronnés
par des cornes sacrées et, entre celles-ci, le disque solaire ; quelques
savants ont pensé que c’était des idoles, tandis que d’autres ont préféré
y voir des ex-votos en forme de robes. D’autres ustensiles avaient des
figures plastiques appliquées siir leur surface intérieure ou extérieure,
surtout des animaux. Toute une série d’écuelles, de Palaikastro et de
Zakros, ont ainsi des petits animaux plastiques à l’intérieur, quadrupè-
des ou oiseaux. Une écuelle de Palaikastro présente, à l’intérieur, tout
un troupeau - de bovins à ce qu’il semble - accompagné de son
vacher et des chiens. Un certain réalisme règne dans ces rendus plasti-
ques, même s’ils demeurent fortement schématiques et décoratifs.
Un plus grand souffle réaliste se distingue dans la lignée principale
des figurines qui commencent à apparaître, d’autant plus que se généra-
lisent les ex-votos dans les sanctuaires de sommets, les dépôts des sanc-
tuaires et les grottes. Quelques figurines de terre cuite isolées, remontant
aux premières phases, sont primitives et grossières mais, dans la der-
nière phase, le besoin de s’adapter au culte des sanctuaires a favorisé le
développement de l’art plastique. Beaucoup d’entre elles étaient égale-
ment déposées dans des tombes, ce qui montre qu’assez tôt on y recher-
cha la protection divine. Dans les tombes de la Messara, dans les der-
niers enclos funéraires et dans des dépôts, on rencontre relativement
beaucoup d’exemples de figurines humaines - hommes et femmes -,
mais aussi animales. Parmi ces dernières, on distingue un bouquetin de
Porti, représenté très librement, qui tourne, inquiet, la tête vers
l’arrière. La plupart des figurines proviennent des sanctuaires de som-
mets, où on les dédiait à la divinité en les jetant dans des grands feux.
La série la plus connue provient du sanctuaire de Petsofa (Palaikastro).
Ce sont, en grand nombre, des figurines d’adorants et d’adorantes et
divers petits animaux. I1 serait difficile d’affirmer que dans cette série,
comme dans la plupart de celles qui proviennent de sanctuaires de som-
mets - Traostalos (Zakros), Chamaizi, Maza (Kalo Chorio), Kophinas,
Iouktas, Vrysinas (région de Réthymno), etc. -, les phases protopala-
tiales ne sont pas représentées ; en raison du conservatisme, les mêmes
types demeurèrent en usage bien des siècles, aussi longtemps que ces
sanctuaires furent en activité. C’est la raison pour laquelle on parlera
ici, en général, des ex-voto plastiques des sanctuaires de sommets, sauf
de ceux dont l’appartenance à des périodes plus récentes ne fait pas de
doute. Aujourd’hui, relativement peu de figurines ont été conservées
entières et celles qui ont gardé leurs couleurs sont encore moins nom-
breuses ; elles suivent surtout le style contemporain, précurseur du style
de Camarès et, très rarement, le dark on fight. Les plus grandes et les