La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

188 LA CIVILISATION GGÉENNE
morceaux (on a des petits trous). Nous ne savons pas si, en même
temps que les figurines au corps entier, il n’y avait pas des acrolithes
dont le reste du corps était en bois ou autre matériau périssable. Une
telle possibilité semble vraisemblable par le fait que quelques-unes des
têtes étaient planes sous le cou.
En conclusion, on peut dire que, de l’avis général, les figurines
cycladiques ont été des œuvres d’art importantes, puisqu’elles ont
réussi, avec des moyens très simples, à exprimer des conceptions esthéti-
ques, sociales et religieuses par l’abstraction et la synthèse des éléments
essentiels. Beaucoup d’entre elles rappellent des créations de la sculpture
moderne. Le seul défaut est la répétition caractéristique commune dans
des systèmes où restent immuables les conceptions de base sur la divi-
nité, l’homme et le mystère de sa vie.
On est surpris que la sculpture ne se soit pas du tout préoccupée de
rendre des formes animales, pas plus d’ailleurs que la plastique ; les rai-
sons doivent être les mêmes dans les deux cas et tenir des conceptions
socio-religieuses.
La métallurgie
Comme en Crète et dans les autres régions du monde égéen, I’impor-
tation et l’utilisation du métal - qui ont entraîné le développement de
l’industrie locale - ont été les raisons essentielles du passage de la civi-
lisation à un nouveau stade de son évolution. Et pourtant, ici comme
ailleurs, les traces des progrès de la métallurgie sont fort peu nombreu-
ses en ce qui concerne la première phase. C’est l’Asie antérieure qui a
été la principale source des connaissances technologiques, et au premier
rang l’Anatolie où la métallurgie s’était développée très tôt. Bien sûr,
des expériences avaient été tentées dans des contextes néolithiques -
comme à Sitagroi (Photoleivos) en Macédoine orientale, à Néa-
Nikomédia en Macédoine centrale, peut-être aussi dans des centres thes-
saliens et à Képhala de Kéa, dans les Cyclades. Mais ce n’est que dans
la première phase du Bronze ancien qu’on peut vraiment parler de
l’existence d’une métallurgie dans les Cyclades, quoique nous n’ayons,
jusqu’à présent, que peu d’indications sur l’existence de fourneaux à
métaux dans les îles, - un tel fourneau a été trouvé à Chalandriani, un
autre en Égine -, et que les objets de bronze soient fort peu nombreux
- comme par exemple les perçoirs en bronze des tombes de Louros
(Naxos).
Même dans la deuxième phase - celle de Kéros-Syros - les objets