La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Introduction 25
de gypse, de gypse cristallin et de stéatite. Les divers marbres furent un
élément majeur dans la construction et la décoration des surfaces : le
marbre cristallin de Paros - le lychnite - d’un blanc pur, les marbres
blancs du Pentélique et de l’Hymette, en Attique, ou, également en
Attique, ceux de Kokkinaras et de Marathon à veines gris-noir ; les
marbres tachetés et veinés de Skyros, le marbre blanc vert ou gris vert
de Karystos, le marbre d’Érétrie avec des taches rougeâtres, ceux de
Naxos et de Thasos blancs granuleux et beaucoup de marbres ou de
pierre marbrée de différentes régions de Grèce. Les bauxites étaient
exploitables par l’industrie, de même que les magnésites, les minerais
sulfureux - comme la galène et le blende - et les divers minerais de
fer comme l’émeri - de Naxos surtout -, la chromite, le molybdène,
la pyrite de fer, les divers minerais de nickel et de manganèse. Parmi les
gisements d’origine organique on pouvait exploiter en Grèce des cou-
ches de houille, de lignite et de bitume. Parmi les produits des volcans,
aussi bien éteints qu’en activité, quelques-uns furent très utiles : l’obsi-
dienne de Mélos et celle de la petite île de Gyali près de Nissyros, la
téfra et la pierre ponce du volcan de Théra (Santorin).
Les hommes dans le monde égéen
Quelque importantes qu’aient été la configuration du pays et
l’influence de l’environnement dans la naissance et le développement de
la civilisation égéenne, ce sont évidemment les hommes qui, par leur
action et leurs déplacements, furent les promoteurs et les porteurs de
cette civilisation. Les anciens Grecs se sont souvent plu à souligner,
dans leurs traditions et leurs mythes, leur caractère autochtone - c’est-
à-dire d’hommes installés en Grèce depuis le commencement - allant
même jusqu’à soutenir qu’ils avaient été créés avec les pierres et la terre
de leur pays. Mais, en même temps, ils reconnaissaient que plusieurs tri-
bus nouvelles, extrêmement actives, étaient venues de l’est, du sud et du
nord, pour se mêler aux éléments indigènes et constituer les nouvelles
races grecques. Aujourd’hui la science a abouti à la conclusion que ces
conceptions répondent en grande partie à des réalités historiques,
puisqu’il est prouvé que des hommes étaient installés dans le pays
depuis la nuit des temps, et, sans aucun doute, continuèrent à survivre
aux périodes préhistorique, protohistorique et même historique ; il est
également certain que beaucoup de tribus nouvelles s’établirent, soit de
façon sporadique, soit en groupes dans la plupart des régions de Grèce.
Pour en arriver là on se fonde sur toutes sortes d’éléments civilisateurs,