La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

138 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
sont plus petits et divisés, par des murs parallèles et perpendiculaires, en
compartiments, eux aussi moins nombreux.
Mais les créations les plus importantes de l’architecture funéraire,
dont beaucoup prirent réellement une forme monumentale, sont les
tombes à tholos ; leur diamètre intérieur varie de 3 à 13 mètres et leurs
murs ont une épaisseur de 1,50 à 2,80 mètres. Les savants ont beaucoup
discuté pour savoir s’il s’agissait ou non de véritables coupoles. Cer-
tains - comme Marinatos - soutenaient qu’il était impossible qu’elles
aient été couvertes d’une voûte, du moins les plus grandes : il n’y avait
pas suffisamment de pierres tombées a l’intérieur ni de clés de voûtes et
la construction se faisait le plus souvent dans une pierre impropre à la
voûte. Ces mêmes savants ne voulaient pas voir dans ce qu’ils considé-
raient comme des enclos circulaires des précurseurs des tombes à tholos
mycéniennes, car il manquait des intermédiaires dans l’évolution. Mais
ces arguments furent démolis sur tous les points : on mit au jour des
tombes qui contenaient la plupart des pierres nécessaires pour compléter
la voûte ; dans deux ou trois cas on trouva même des pierres qui consti-
tuaient très vraisemblablement la clé de voûte ; on découvrit des tombes
où les matériaux étaient tombés suivant des anneaux concentriques ;
dans beaucoup de tombes les murs étaient conservés sur une hauteur où
la construction en encorbellement était très visible ; dans une tombe de
la région d’Hodigitria, - Mégalos Skinos - dans les Astéroussia, les
murs étaient préservés sur 4,30 mètres de haut, c’est-à-dire un peu au-
dessous du sommet et l’inclinaison du mur était très nette ; on trouva
des intermédiaires du MM II (Gypsadès, Cnossos), du MM IIIA (Kami-
lari, Haghia Triada) du MM IIIB (Képhali et Tékès entre Héraklion et
Cnossos, deux tombes à tholos), tous plus anciens que les tombes mycé-
niennes ; la pierre s’avéra adéquate pour la coupole, elle était en forme
de plaques. II est facile de comprendre pourquoi une grande partie des
matériaux avaient disparu : ces endroits étaient considérés comme des
carrières de matériaux de construction tout prêts. S’il fallait déduire la
hauteur des bâtiments des matériaux tombés à l’intérieur, on aboutirait
à la conclusion qu’aucune construction en Crète ne possédait d’étage.
La plupart des tombes à tholos furent bâties dans la première et la
deuxième phase prépalatiale ; toutefois certaines le furent dans la troi-
sième tandis qu’il y en a très peu de la phase transitoire finale -
comme celle de Vorou par exemple -, époque où ce type était en déca-
dence. Ce n’est que plus tard, au début de l’époque néopalatiale qu’on
essaya de faire de la tombe à tholos une construction monumentale, qui
annonce les tombes mycéniennes. Au début, quelques-unes des tombes à
tholos n’étaient pas tout à fait complètes : l’arrière était taillé dans la