La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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rêt général. Nous avons de bonnes raisons de croire que la foi religieuse
a toujours été un stimulant important, puisque depuis longtemps les
palais étaient la demeure de la divinité et de ses représentants. Les
palais minoens ont été construits à peu près dans le même état d’esprit
que les palais-monastères des lamas du Tibet, avec une ferveur identique
à celle qui a produit les grands monuments religieux à toutes les épo-
ques. C’est peut-être ce qu’évoque la dénomination du palais de Cnos-
sos, labyrinthe », le (( lieu des doubles haches H d’après l’étymologie
la plus probable du mot qui, très tôt, a été admise par les linguistes, les
archéologues, et les historiens des religions. Les tablettes de Cnossos -
où nous rencontrons les mots da-pu-ri-to-jo Po-ti-ni-ja : (( Potnia du
labyrinthe )) - semblent le confirmer. Mais ce qui constitue presque
une preuve, c’est le caractère même des palais en tant que sanctuaires
de la divinité, qui se trouve confirmé par une foule d’éléments.
L’étendue des différents palais est une indication de leur hiérarchie :
celui de Cnossos dépassait les deux hectares, ceux de Phaistos et de
Malia étaient à peu près d’égale grandeur (0,9 hectare) ; quant à celui
de Zakro, bien qu’il n’ait pas encore été fouillé en entier, il ne semble
pas dépasser 0,8 hectare. Dans ces mesures on comprend, bien sûr, les
cours extérieures, mais pas les annexes dont le caractère palatial n’est
d’ailleurs pas toujours assuré.
Les cours et les portes d’entrée
Les cours centrales des trois plus grands palais mesuraient environ
52 x 24 mètres, celle du palais de Zakro n’avait que 30 x 12 mètres.
A Cnossos et à Phaistos elles étaient dallées, la première de plaques rec-
tangulaires régulières, la deuxième suivant un système de dalles s’emboî-
tant, pas toujours régulier, tandis qu’à Malia et à Zakro elles étaient
revêtues d’une sorte de ciment ; dans le premier cas, les passages les
plus en usage étaient dallés. Tout autour, se dressaient les façades inté-
rieures diversement articulées et impressionnantes. A Cnossos il n’y
avait pas de portiques mais des vestibules, de grands escaliers, des lieux
de repos sous des vérandas que soutenaient des piliers carrés, des passa-
ges donnant de la variété aux contours et offrant des possibilités de
communication et de repos. I1 n’est évidemment pas possible de recons-
tituer la forme exacte des façades des étages ; on devine toutefois assez
facilement l’existence de terrasses et de vérandas, de fenêtres géminées,
de multiples corniches dont on a trouvé quelques fragments.