La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récenr en Crète 409
a l’est d’Amnisos, dans la région de la villa de Nirou. Des entailles
doubles perpendiculaires, dans le rocher de la côte, ont été elles aussi
considérées comme des cales pour petits bateaux ; mais on n’a pas pu
confirmer le caractère des bâtiments minoens sur la petite langue de
terre.
A Malia, c’est le petit mouillage où l’on a découvert la Maison O,
pourvue d’installations industrielles, qui servait de port, On n’y a toute-
fois pas trouvé d’installations portuaires. Plus à l’est, dans le vaste
golfe de Mirabello, nous ne savons presque rien des aménagements por-
tuaires qui ne sont cependant pas à exclure dans les régions d’Haghios
Nikolaos, Élounda - l’antique Olous - et Gournia ; sur la côte de
Gournia on a mis au jour les cimetières de Sphoungaras et de Pachyam-
mos. II a déjà été question des petits ports de l’île de Pseira et de la
péninsule - aujourd’hui île - de Mochlos. Ce dernier était du type des
ports jumeaux que décrit Homère. Des explorations sous-marines y ont
révélé des tronçons de quais, et des entailles perpendiculaires dans le
rocher forment des cales comparables à celles du petit port d’Haghioi
Théodoroi. Cela nous laisse à penser que les cales taillées de Petraàs
(Siteia) - où l’on n’a retrouvé que des restes minoens - et de Matala
(la butte voisine a été utilisée comme cimetière à chambres taillées à
l’époque gréco-romaine) pourraient dater de l’époque néopalatiale. On
n’a pas retrouvé d’installations portuaires à Palaikastro ni à Zakro,
exception faite, à Zakro, de quelques vestiges peu sûrs de jetées et de
bâtiments où l’on emmagasinait peut-être le bois destiné à l’exporta-
tion. Dans le mouillage le plus sûr de Crète - le meilleur de la
Méditerranée - à Souda, on a, semble-t-il, le port de Valchania ou
Alchania, construit par Cnossos si l’on en croit la tradition ; mais ni là
ni à Minoa sur le même mouillage on n’a trouvé d’installations portuai-
res minoennes, qui devaient pourtant exister. D’une manière générale
nous sommes donc assez peu renseignés sur les ports minoens qui, théo-
riquement du moins, auraient dû comporter des installations importan-
tes, indispensables à la sécurité et à l’utilisation des bateaux.
Nous sommes mieux informés sur les routes, grâce aux explorations
systématiques d’Evans : il a mis au jour d’assez nombreux tronçons du
grand axe routier qui reliait les côtes nord et sud de la Crète centrale. 11
partait du grand viaduc qui enjambait l’affluent du Kairatos, juste au
sud de la colline de Cnossos. C’est là que débouchait le long portique à
degrés qui descendait de la porte sud-ouest du palais. Ce viaduc avait,
croit-on, été fondé à l’époque des premiers palais, mais c’est à l’époque
néopalatiale qu’il prit sa forme monumentale - grands arcs brisés avec
des escaliers entre les piliers, chaussée double et parapets aux bords -.