La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

La civilisation néolithique 115
la charpente osseuse, dus justement à cette domestication : par exemple
les dents et les os de la face, les cornes, les extrémités et le bassin. Dans
certains cas même, on peut voir les conséquences de cette domestication
dans la charpente osseuse d’une époque à l’autre. Dans l’ensemble des
ossements d’animaux domestiques on remarque la surabondance des
femelles.
Dans les régions helladiques la domestication des animaux est un fait
depuis le milieu du VIP millénaire av. J.-C. ; elle provient à la fois des
Balkans et de l’évolution locale par adaptation. Jusqu’à maintenant on
n’a pas prouvé l’existence d’ovins sauvages dans le Sud de la péninsule
balkanique ; on peut donc penser qu’ils proviennent de la région du
Croissant fertile ; les bovins viennent peut-être des plateaux anatoliens.
Mais une partie d’entre eux semble s’être naturalisée en Thessalie et
c’est peut-être là que commencèrent les captures et les jeux de taureaux
de la civilisation égéenne. Les sangliers vivaient depuis longtemps dans
le Nord de la Grèce et il est normal qu’en sortent les porcs, si impor-
tants dans les habitats néolithiques. Mais les ovins demeurent toujours
la nourriture de base puisqu’ils dépassent 80 pour 100 de l’ensemble des
animaux et cela peut-être parce que leur domestication date de plus
longtemps. II est curieux que sur presque toute l’étendue du monde néo-
lithique grec ce soit presque toujours les mêmes proportions d’animaux
qui aient prédominé à chaque époque. Au fur et à mesure que la popu-
lation du pays augmentait, le besoin grandissait de produire et de con-
server des animaux ; ils en arrivèrent ainsi à domestiquer localement
toutes les espèces existant à l’état sauvage ; les troupeaux augmentaient
sans cesse et, à la fin, les porcs et les bovins commencèrent à avoir plus
d’importance que les ovins. Le rapport en viande débitée de ces derniers
descendit à 20 pour 100, tandis que celui des bovins augmenta de 70
pour 100, puisque chaque animal de grande taille donnait beaucoup
plus de viande. Pourtant l’élevage des petits animaux se maintint assez
élevé dans des régions qui n’étaient pas très propices aux grands trou-
peaux de bovins. La pêche venait compléter la nourriture dans les
régions où elle était possible.
Dans la dernière période néolithique, dans le Nord du moins, I’éle-
vage des porcs devint la principale source d’approvisionnement en
viande et cela est peut-être dû à des conditions climatiques différentes.
Les petites reconstitutions d’animaux en argile, même très vite faites et
qui ne respectent pas toujours la nature, nous aident à compléter nos
connaissances sur l’évolution de leur aspect extérieur : ils devenaient
plus petits, même comparés à ceux d’aujourd’hui. II est étrange que Le
mouton ait conserve, pendant la plus grande partie du Néolithique, des