La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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coup, mais, naturellement, les femmes en plus grande quantité et plus
variés. Comme nous l’avons vu les bijoux ne se limitaient pas à orner
les cheveux, le cou, les mains, les pieds, mais on décorait aussi les vête-
ments avec des rubans, des bandes, des épingles, des pendentifs, etc.
Nous n’avons pas d’indications sur les boucles d’oreilles de la période
prépalatiale, mais il est possible que les simples chaînons qu’on trouve
souvent aient servi à cet usage.
La solution apportée aux problèmes vitaux a dû laisser très tôt la
possibilité d’un délassement qui agrémenterait la vie et donnerait du
courage pour poursuivre une voie qui, malgré tout, restait pleine de
tourments et de peines. Malheureusement, nous ne sommes pas en posi-
tion de reconstituer les formes de ces (( récréations )) même si, a partir
de quelques éléments, nous pouvons savoir que la plupart étaient liées à
la vie religieuse ; dans des représentations de sceaux prépalatiaux on
peut reconnaître des danseurs et des chanteurs, des instruments de musi-
que comme la lyre, des acrobates et les premiers jeux de taureaux.
Ceux-ci, comme cela a été prouvé par l’évolution ultérieure, avaient un
caractère rituel ; nous en avons vu les premiers exemples dans des
ustensiles plastiques de la catégorie des rhytons, des vases de libation.
D’autre part, le charme avec lequel sont représentées les premières
scènes de chasse, toujours sur des sceaux, montre que ce n’était pas
seulement un moyen de subsistance, mais aussi un exercice agréable. On
s’adonnait avec plaisir à la capture des animaux agiles, comme le bou-
quetin ou le cerf ; la chasse aux pigeons sauvages, aux oiseaux aquati-
ques présupposait le développement d’une technique particulière qui
constituait la base d’un délassement. D’autres jeux, statiques cette fois,
jeux de patience et de combinaisons mentales aussi bien que jeux de
hasard, avaient commencé à se développer, comme le montrent des
représentations sur des sceaux prépalatiaux où des hommes jouent sur
un échiquier ; cela est confirmé par la découverte des premiers dés.
Peut-être que des sceaux à six et huit faces, comportant des représenta-
tions, étaient utilisés dans des jeux ; un sceau très bizarre, provenant de
Phourni (Archanès), fait de quatre cubes accolés et d’une tige, avec, en
tout, quatorze surfaces à sceaux, a sûrement un autre but.
Des coutumes concernant les événements les plus importants - nais-
sance, mariage, décès, réussites, etc. - nous ne savons malheureuse-
ment que ce que permettent d’en savoir les vestiges qui sont en rapport
avec eux, surtout les rites funéraires. Ces derniers se sont conservés sans
grand changement, aussi en parlera-t-on dans les chapitres consacrés
aux périodes suivantes. On verra également alors le développement de la
langue et de l’écriture qui constitua la base d’une évolution beaucoup