La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 237
simple - des ustensiles en terre cuite ou en pierre et, plus rarement,
des objets de bronze. Les rapports étroits entre ces tombes et celles des
Cyclades sont admis par tous. Les trouvailles céramiques permettent de
les dater des époques de Troie I et II ; on n’a pas trouvé d’objets
datant de la phase finale du Bronze ancien.
Dans la région de Yortan on a mis au jour davantage de cimetières
dont les tombes ont été pillées par intervalle. La plupart des sépultures
se faisaient en jarre et les corps étaient placés en position contractée.
Les tombes à ciste avec des dalles verticales y sont plus rares. Le mobi-
lier funéraire - surtout des vases de terre cuite - prouve que, là aussi,
les cimetières étaient utilisés à l’époque qui correspond aux villes de
Troie I et Troie II. Certains pensent qu’on avait commencé à les utiliser
avant et il y a des formes de vases et d’objets métalliques qui font pen-
ser qu’ils étaient encore en usage au début de la troisième phase du
Bronze ancien. Le cimetière de Kusura, près d’ Afion-Karahisar, était
semblable. Un autre cimetière, près de Karatas-Semayük, en Lycie, a
surtout donné des sépultures en jarres. Le carbone 14 le met contempo-
rain de la fin de Troie I et du début de Troie II. Mais la céramique
montre qu’il a été en usage jusqu’à l’époque de Troie IV, c’est-à-dire
au milieu de la phase finale du Bronze ancien.
Les différentes branches de 1 ’artisanat
Dans l’Est égéen, les différentes branches de l’artisanat se sont beau-
coup développées, quoique à un rythme plus lent et de manière plus
conservatrice que dans les Cyclades, la Crète ou le Sud du continent
grec. Cela est en accord avec la nature et l’esprit de l’Orient. C’est le
métal qui a constitué le facteur de base du développement, et surtout le
travail du cuivre qui continuait une tradition très ancienne remontant au
début du Chalcolithique. Malheureusement, le pillage des habitats lors
de leur destruction, la rareté des cimetières explorés de façon systémati-
que, la pauvreté du matériel funéraire déposé, ont fait que nous ne
sommes pas assez renseignés sur les différentes branches de l’artisanat,
et surtout sur celles qui laissent toujours très peu de traces parce que les
matières utilisées sont périssables. Heureusement, la mise au jour de tré-
sors royaux à Troie et à Poliochni est venue compléter, pour une
grande part, le vide laissé par les autres informations. Toutefois, il fau-
dra des recherches plus vastes et plus systématiques pour que nous puis-
sions nous faire une idée relativement satisfaisante de l’évolution de
l’art et de l’artisanat au Bronze ancien.