La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

112 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
La raison de la destruction des habitats néolithiques de Chypre est
inconnue. Peut-être est-ce l’installation de nouvelles tribus, celles qui
commencèrent à exploiter systématiquement le bronze dans l’île et
étaient porteuses de la civilisation dite du Bronze. Cela a dû se passer
au début du IIIe millénaire av. J.-C.
Organisation économique et sociale
II serait utile de résumer ici les indications concernant l’organisation
de la vie économique et sociale et les conceptions sur la vie, la religion
et la mort, autant que cela est possible - même à très grands traits -
d’après les vestiges reconnus comme cultuels ou funéraires qui ont pré-
valu, avec bien des variantes, mais dont la base est assez semblable
dans tout le monde néolithique égéen. On a déjà parlé de certains des
éléments qui se rattachent à une région particulière. Dans ce domaine
beaucoup de choses ont été apportées par les chercheurs - surtout
Théocharis, Milojcic, le couple Renfrew, John Evans, etc. Le premier,
dans son ouvrage L’Aube de la préhistoire thessalienne, 1967 (en grec),
a montré que le passage du stade chasse-cueillette à l’économie de pro-
duction s’est fait progressivement et que dans une période intermédiaire
l’économie avait un caractère mixte. La chasse du petit gibier, qui était
prédominante dans les stades avancés du Mésolithique, continua au
début du Néolithique, surtout dans la phase précéramique. La pêche
jouait toujours un rôle essentiel dans la nourriture, comme l’ont prouvé
les recherches - surtout dans la caverne Franchti. On ne sait pas d’où
viennent les premières leçons de culture de céréales et autres produits.
On n’a pas besoin d’admettre un grand mouvement de population,
comme l’a très justement fait remarquer Théocharis ; une installation
sporadique d’éléments venus d’Orient n’est, bien sûr, pas impensable et
cela semble se confirmer du moins pour les Cyclades, la Crète et
Chypre.. Mais le facteur fondamental du changement a révolutionnaire ))
fut la diffusion d’une région à l’autre de nouvelles idées de base, sur-
tout là où ies conditions se prêtaient au changement d’économie. Le
défrichage de grandes étendues couvertes d’arbres et d’arbustes, qui
devinrent ainsi des terrains aptes à la culture et des pâturages, se fit,
comme c’était normal, à un rythme relativement lent. Les forêts se
réduisirent de plus en plus jusqu’à ne plus exister que dans les régions
où on les trouve encore aujourd’hui. A cette époque-là elles étaient
beaucoup plus riches en espèces d’arbres ; maintenant c’est le pin -
depuis l’espèce qu’on trouve en forêt jusqu’à l’arbre commun - et le