La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

308 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
des Achéens - a été plus largement acceptée quand on s’est aperçu
qu’il n’y avait pas eu de changement radical dans la population grecque
entre le Mésohelladique et PHelladique récent ou Mycénien. Si les prin-
cipaux porteurs de la civilisation mycénienne ont été les Achéens, les
habitants de I’Helladique moyen devaient aussi être des Achéens. Mais
le problème est beaucoup plus complexe et ne pourra être résolu sans
L’examen des autres éléments, anthropologiques, linguistiques, toponymi-
ques, archéologiques, etc.
I. GRÈCE DU SUD
Architecture domestique et architecture funéraire
La plupart des habitats mésohelladiques ont été découverts là où
avaient prospéré ceux de PHelladique ancien, au-dessus des ruines qui,
presque partout, montrent des traces de violents incendies. Ainsi à
Mycènes, Tirynthe, Asiné, Prosymna, Zygouriès, Korakou, Malthi,
Lerne, Orchomène, Thèbes, etc., les nouveaux habitats ont été
construits sur la couche de destruction de ceux qui les ont précédés et la
conclusion logique est que ceux-ci ont été détruits par les hordes des
envahisseurs. Pour Lerne il y a des doutes puisque la catastrophe princi-
pale date de la deuxième phase de I’Helladique ancien ; cela n’exclut
évidemment pas que cet habitat ait connu une nouvelle destruction à la
fin de la troisième phase. Mais des bourgs mésohelladiques ont égale-
ment été fondés dans des sites nouveaux, dont très peu ont été fouillés
de façon systématique - acropoles d’Athènes et de Brauron, Argos et
Midéa en Argolide, peut-être en Corinthie, à Amyclées et à Géraki en
Laconie, à Olympie, Éleusis, Krisa en Locride, à Thermos en Étolie,
etc. En général, il a été constaté que la population ancienne n’a pas été
exterminée mais qu’elle s’est rapidement assimilée aux conquérants. Une
nouvelle technologie se remarque presque partout, aussi bien dans
l’architecture domestique et funéraire que dans l’artisanat et, avant tout
et surtout, dans la céramique. Comme nous l’avons vu, bien des signes
précurseurs de cette nouvelle technologie étaient apparus dans la troi-
sième phase de PHelladique ancien ; cela a été attribué à une infiltra-
tion progressive qui a précédé l’invasion. Ce qui demeure incompréhen-
sible, c’est comment des hordes inorganisées de nomades, mai préparés
à la guerre et dont la métallurgie était bien inférieure à celle des habi-
tants de I’Helladique ancien, ont pu dominer si vite, partout, et assimi-