La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 20 1
nées que nous ont fournies les recherches dans les habitats que celles
qui découlent de l’étude du mobilier funéraire. En général, les maisons
étaient petites et incommodes, les espaces libres devant et autour, limi-
tés. L’existence quotidienne, avec tous ses soucis, ne devait pas être très
agréable et aurait été assez monotone s’il n’y avait pas eu la vie en
plein air - nous avons vu les scènes de chasse sur les plaques de Kor-
phi t’Aroniou - et la présence de la mer, avec ses côtes et les bateaux
qui permettaient de voyager facilement. Tout cela, qui contribuait gran-
dement à assurer l’existence, offrait en même temps une distraction. La
vie religieuse aussi, avec ses rites variés, donnait des occasions de se
divertir, qui s’accompagnaient de chants, de musique et de danses ; les
célébrations les plus officielles devaient être des spectacles dont les
détails nous sont inconnus. Au fur et à mesure que se développait la
société, on devait s’occuper davantage de son apparence extérieure. Les
vêtements ne devaient pas uniquement protéger du froid et de la cha-
leur, ils devaient aussi être de bon goût. Mais dans ce domaine nous
sommes très mal renseignés par le fait que les représentations qui nous
auraient montré des hommes dans leur vie de tous les jours sont très
rares et que les figurines, dans leur ensemble, sont représentées nues.
Les quelques exceptions - figurines masculines pour la plupart - ne
peuvent combler le vide ; nous avons noté celles qui portaient des
pagnes, des cache-sexe, une bande oblique sur la poitrine, et qui ne sont
pas très différentes des figurines crétoises. Nous ne sommes pas mieux
informés sur la coiffure ni sur les chaussures. La tête et les pieds nus
devaient sûrement être plus fréquents qu’en Crète. Cependant, on pour-
rait s’attendre à ce que la tête ait été protégée par un chapeau de paille
et les pieds par des sandales légères ou des guêtres. Et pour protéger
davantage le corps, il devait y avoir des manteaux, paletots ou capes,
comparables à la cape que porte l’ours du vase plastique de Chalan-
driani .
Quant aux bijoux de matières diverses, ornements pour la tête, le
cou, les vêtements, les mains et peut-être même les pieds, nous en avons
parlé dans le développement des diverses branches de l’artisanat. A par-
tir de divers objets - comme les palettes et les broyeurs de couleurs,
les tuyaux à couleurs en os, les boîtes à fards -, il est clair qu’on utili-
sait la couleur pour compléter la parure. L’adjonction de grains de
beauté, confirmée par les figurines de marbre qui ont conservé une par-
tie de leur coloration, était un reste d’une coutume très ancienne, celle
du tatouage. Toutefois, nous n’avons pas d’indices d’un marquage plus
stable qui se serait fait par piqûres. Les sceaux qui auraient servi à
estamper le corps, divers objets, et l’argile - si courants en Crète, et