La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

100 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
ler. L’espace central de l’acropole n’était pas très grand et le bâtiment
principal - le mégaron - était étroitement appliqué contre le mur de
péribole intérieur. Ce mégaron s’ouvrait sur une vaste place, tandis que,
aux côtés du péribole même, des constructions médiocres abritaient les
hommes qui constituaient l’entourage direct du chef. Le mégaron était
constitué d’une pièce ouverte - avec deux supports intermédiaires entre
les parastades des extrémités -, de la pièce principale avec le foyer et
les supports du toit - qui devait être à double pente - et d’une pièce
à l’arrière qui s’appuyait et s’ajustait au péribole - une sorte d’appen-
tis destiné au stockage et aux usages secondaires. La disposition archi-
tecturale des fortifications et des bâtiments de Sesklo, bien que les élé-
ments n’en soient pas aussi bien conservés, était semblable ; le péribole
semble avoir été triple et renforcé dans la partie la plus facile a atta-
quer. Le mégaron est de même type mais avec une pièce supplémentaire
à l’arrière, de largeur différente et avec une entrée séparée donnant sur
l’extérieur. A Visviki Magoula, près de Velestino, le mégaron atteignait
trente mètres de long, c’est-à-dire qu’il était aussi grand que celui de
Tirynthe. Ce mégaron semble plus ancien que les autres si bien qu’il
n’est pas nécessaire d’admettre le synchronisme avec les mégara de la
première ville de Troie qui datent du début de 1’Age du Bronze. Ni à
Dimini ni à Sesklo on n’a confirmé l’étendue du site autour de I’acro-
pole fortifiée, mais on sait de façon sûre qu’il y avait pas mal de bâti-
ments. A partir de ces éléments on a procédé à des représentations ; le
mégaron de Sesklo était beaucoup plus important, mais il s’est moins
bien conservé : une partie fut emportée sur la pente en même temps que
la plus grande partie des périboles extérieurs.
La céramique de Dimini est bien connue même si, dans la réalité -
puisqu’elle est limitée dans l’espace et dans le temps -, elle n’a pas
l’importance du reste de la céramique du Néolithique récent. De la
vieille tradition néolithique elle a conservé les éléments géométriques
comme les motifs en damier, les escaliers et les décors en méandre. Le
développement du nouvel élément que constitue la spire a donné au
style de Dimini un ton tout à fait à part ; ce qui est le plus caractéristi-
que, c’est l’organisation même de la décoration sur la surface du vase :
les parties tectoniques sont soulignées par des cadres et des oppositions
directes de décors ; le grillage - incision dense sur la céramique incisée
-, l’enchaînement et la coupure des zones et des cadres ne trouve des
parallèles que dans la céramique à bandes (Bandkeramik) des régions
danubiennes et à un point tel qu’on ne peut croire que les styles de ces
deux régions ont été créés indépendamment l’un de l’autre. D’ailleurs
on remarque aussi d’étroites correspondances dans les formes des vases