La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

70 LA CIVILISATION BGÉENNE
furent découverts dans les îles dé Syros, Naxos, Paros, Despotikos,
Siphnos etc., de même que des portions d’habitats du Cycladique
moyen par Zapheiropoulos, Mme Zapheiropoulos, Condoléon et Dou-
mas, à Naxos et Paros. A Délos, sous l’Artémision, Gallet de Santerre
trouva un trésor d’objets d’or et d’ivoire ; d’autres vestiges mycéniens
furent étudiés dans la région du sanctuaire du Cynthe. A Cythère, Hux-
ley et ses collaborateurs fouillèrent les restes d’installations minoennes
successives. Dans les Sporades du Nord, bien que les recherches aient
été limitées, on mit au jour des vestiges importants, surtout à Skopélos
- où, même avant la dernière guerre mondiale, Platon avait trouvé une
tombe royale (à Staphylos) -, à Skyros et à Alonissos (surtout par
Théocharis). Enfin, dans bien des îles du Dodécanèse - à Rhodes, à
Kos, à Kalymnos et à Karpathos -, on fouilla de nouveaux cimetières
mycéniens et on étudia des portions d’agglomérations mycéniennes.
A Chypre la recherche se poursuivit brillamment à Enkomi. La Mis-
sion suédoise (Astrom, Sjoqvist, etc.) explora de nombreux sites néoli-
thiques, du Bronze ancien et du Bronze moyen, les Anglais Cattling et
Stubbings systématisèrent l’étude de la métallurgie et de la céramique ;
Karagheorgis, par d’autres recherches, éclaircit bien des problèmes de
l’évolution de la civilisation chypriote.
Les récentes fouilles réalisées par des représentants des écoles archéo-
logiques étrangères, dans les couches préhistoriques d’importants centres
de l’Asie antérieure - Milet, Smyrne, Iasos - mirent en lumière les
rapports de cette région avec les Cyclades et, plus tard, avec la civilisa-
tion créto-mycénienne. On étudia des variantes de la civilisation
troyenne dans des centres côtiers d’Asie Mineure et des îles voisines.
Les recherches d’avant-guerre et plus modernes à Poliochni (Limnos)
furent publiées par l’École italienne - surtout Brea - et les fouilles
britanniques - surtout Hood - à Chios et de l’École allemande à
Samos apportèrent des éléments nouveaux.
Le déchiffrement du Linéaire B, en 1952, par les savants britanniques
Ventris et Chadwick, marqua une étape importante dans notre connais-
sance du monde créto-mycénien. Malgré les opinions contraires, formu-
lées de façon quelque peu violente par bien des savants - Beattie,
Brice, Grumach, etc. - le déchiffrement peut être considéré comme un
fait, même si la plupart des textes soulèvent des problèmes. La décou-
verte et l’étude de nouvelles tablettes de Pylos, Mycènes, Thèbes et
d’autres sites et l’étude exhaustive du matériel déjà connu de Pylos et
Cnossos, semble confirmer les résultats du début. Mais, dans son
ensemble, le problème de la langue et de l’écriture créto-mycénienne
doit faire l’objet d’un chapitre spécial.