La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 203
Miffenium B.C. II y a souligné à ce sujet l’importance de la piraterie et
l’insécurité relative dans l’Égée, et surtout dans les Cyclades. Les habi-
tats côtiers des Cyclades devaient souffrir, et pas peu, d’incursions subi-
tes dont nous ignorons l’étendue et l’importance, justement à cause de
leur soudaineté. Mais il est très probable que les Cyclades ont constitué
des repaires de pirates, moins importants plus tard - sans qu’ils dispa-
raissent jamais totalement - grâce à l’action de la flotte crétoise,
comme l’a admis, en accord avec les traditions anciennes, l’historien
Thucydide. D’une manière générale, il faut reconnaître : une phase ini-
tiale au cours de laquelle les premières installations se sont faites pacifi-
quement, par des infiltrations ; puis une période d’assimilation ; une
deuxième phase au début de laquelle il y a eu un renforcement des cou-
rants d’émigration, l’élément local néolithique se trouvant complètement
absorbé ; la forme de la civilisation est alors rajeunie par une nouvelle
adaptation à la vie. Dans la phase finale, il y a eu encore de plus gran-
des fermentations avec l’infiltration commerciale crétoise et continen-
taie, mais peut-être aussi grâce à une installation plus systématique de
groupes humains étrangers, aussi bien des marchands crétois que des
premiers éléments de nouveaux émigrants, venus du Nord, peut-être à
caractère indo-européen. Mais ce cadre historique reste très général,
indéfini et hypothétique pour une grande part, au point où se trouve
aujourd’hui la recherche.