La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze moyen 267
qui s’étendaient tout autour, ou constituaient des centres indépendants
dans d’autres régions. Aujourd’hui nous connaissons quelques maisons
près de la route royale de Cnossos, des vestiges dans la région qui
borde le palais de Malia - l’importante maison Mu semble appartenir
à la plus ancienne phase néopalatiale -, parmi lesquels des restes d’un
atelier de sceaux, quelques ruines de maisons sur les pentes des collines
de Phaistos et Zakro, une maison au lieu-dit Stou Koussé au sud de
Phaistos, des vestiges d’habitats à Apésokari et Koumassa, un vaste
complexe à Monastiraki dans l’éparchie d’ Amari (Réthymnon), rapide-
ment fouillé pendant la dernière guerre par des archéologues allemands
enrôlés, et caractérisé par eux comme un petit palais, enfin des restes
isolés dans différentes régions de Crète centrale, orientale et occidentale.
Sur les sanctuaires de sommets, on a construit des bâtiments, mais la
plupart paraissent appartenir à la première phase néopalatiale. Malheu-
reusement, très peu de choses ont été publiées quant à l’architecture de
ces vestiges et il n’est donc pas possible aujourd’hui de se faire une
idée, même générale, des habitats protopalatiaux. Bien sûr, des progrès
ont été marqués depuis l’époque prépalatiale et l’architecture des palais
a eu une certaine influence sur cette évolution. La construction s’est
particulièrement améliorée : elle utilise des matériaux plus choisis, les
dispose avec plus de soin, particulièrement dans les ouvertures ; elle
incorpore systématiquement des chaînages de bois dans les murs, ce qui
leur donne l’élasticité nécessaire à la neutralisation des effets des trem-
blements de terre ; elle recouvre les murs d’une épaisse couche de terre
glaise, surtout quand il s’agit de très grandes pierres grossièrement tail-
lées ; elle soigne davantage les enduits des murs et des sols ; elle utilise
assez souvent des bases rectangulaires pour les piliers, hautes et cylindri-
ques pour les colonnes. Dans les régions des palais, ou le gypse avait
été utilisé relativement abondamment dans les palais, il n’est pas totale-
ment absent des simples maisons ; ailleurs, comme à Malia et à Zakro,
il est remplacé - pas fréquemment - par des matériaux moins décora-
tifs comme le poros et I’ammouda, ou par des pierres dures pour les
seuils et les linteaux, comme le titanite. Les remarques d’Evans sur les
différences entre la construction protopalatiale et celle des nouveaux
palais : la forme, la hauteur et les matériaux utilisés pour les bases de
colonnes, la forme des sols de type mosaïque », les différentes sortes
de chaînages et l’épaisseur de la couche d’argile, etc., ne semblent pas
totalement convaincantes. La plupart d’entre elles s’appliquent à la pre-
mière phase néopalatiale, dont certains bâtiments ont été considérés par
le savant britannique comme protopalatiaux. Quant à ce qu’on appelle