La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze moyen 269
Le penchant pour les sépultures isolées ou les tombes familiales
- résultat d’un changement fondamental dans la société - a eu pour
effet de multiplier les sépultures en sarcophages et dans des jarres,
qu’on enfouissait dans le sable sur les côtes, dans des cavités, dans des
anfractuosités de rochers, ou bien encore dans des petites grottes natu-
relles qu’on commençait à transformer, en les taillant, en chambres arti-
ficielles. Nous avons vu que cette tendance s’était déjà manifestée dans
les dernières phases prépalatiaies, aussi utilisait-on de petits sarcophages
de terre cuite et des jarres dans des enclos et des tombes à coupole. Des
cimetières entiers commencent à se former dans des petites grottes,
naturelles ou artificielles, sur les pentes de la colline du Prophète Élie
- cimetieres de Mavrospilio et de Prophitis Elias - et de la colline de
Monastiriako Kephali à Cnossos, à la Gorge des Morts (Zakro), dans
les grottes artificielles de Poros (Héraklion), de la région de Mathia
(Pédiada), etc. Tous ces cimetières comme ceux des plages de
Pachyammos et de Makryialo en Crète orientale, n’ont pas cessé d’être
utilisés dans la première période des nouveaux palais. Dans celle-ci tou-
tefois, les tombes en grottes se transforment en chambres taillées.
Les différentes branches de l’artisanat
A la fin de la période prépalatiale, la spécialisation technique était un
fait ; l’expérience était systématisée, l’apprentissage spécialisé et la pro-
duction réglée par les demandes intérieures et extérieures. C’est alors
que la naissance des grands centres palatiaux, qui se chargent d’exercer
un contrôle régulateur à une échelle beaucoup plus grande - création
d’ateliers dans le palais qui produisent des articles d’une haute qua-
lité -, fait progresser les différentes branches de l’artisanat de façon
importante, et très rapidement ; c’est ce qu’ont prouvé les produits finis
qui ont été trouvés dans les palais, aussi bien que leur circulation,
d’abord dans le rayon d’action des centres, puis dans une zone beau-
coup plus étendue qui dépassait les limites de la Crète et atteignait les
marchés des grands États civilisés de l’Orient et l’Égypte.
Les ateliers qui ont été mis au jour dans tous les grands palais cré-
tois, mais aussi dans des bâtiments dépendant de ceux-ci et dans les
résidences des toparques, dans les fermes et même dans les habitats,
témoignent des activités des palais et de leur influence sur l’entourage
immédiat. La découverte de hauts fourneaux autour des palais prouve
que la métallurgie du bronze était en partie contrôlée par eux. Dans le
palais de Cnossos, les ateliers de potiers occupaient un espace assez