La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

278 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
tion des centres protopalatiaux. Mais il y en a assez de conservés pour
nous permettre de connaître les progrès de la plastique. Parmi les figuri-
nes qui ont été trouvées dans les sanctuaires de sommets - et qui se
multiplient avec les recherches - il est difficile de distinguer de façon
certaine celles qui appartiennent à l’époque des premiers palais ; il faut
davantage s’appuyer sur la typologie et la stylistique et, dans ces domai-
nes, l’étude n’a pas tellement avancé. Les belles figurines de Piskoké-
phalo datent de la période suivante, la premiere phase néopalatiale ; à
Petsofa, à Kalo Chorio - lieu-dit Maza -, à Kophinas dans les Asté-
roussia, on a mis au jour des figurines qui, par leur forme et leur style,
devraient être paléopalatiales, si on les compare à d’autres qui ont été
découvertes dans certaines couches des anciens palais. Les figurines
féminines présentent les nouvelles modes vestimentaires - corsages
caractéristiques, jupes du type à crinoline, cols droits (Médicis), ceintu-
res dont les extrémités tombent devant et se terminent quelquefois par
des nœuds, et chapeaux bretons >), bérets, toques, etc. I1 n’est pas
rare que la décoration soit en Camarès polychrome. Des exemples
caractéristiques ont été trouvés dans les tombes les plus récentes de la
Messara, dans des enclos funéraires, des maisons protopalatiales, dans
des couches des anciens palais de Phaistos et Cnossos. Souvent c’est la
partie inférieure du corps, ou les têtes avec leurs coiffures caractéristi-
ques qui sont conservées. Des exemples proviennent de Tylissos, gros-
siers dans leur exécution, mais très intéressants pour les détails des coif-
fures. I1 est encore plus difficile de distinguer les figurines masculines et
animales qui datent des premiers palais. Quelques figurines masculines
des plus soignées, portant souvent un pagne rendu avec une attention
toute particulière et une dague à la taille, seraient de cette période. I1 ne
fait pas de doute que les modèles de sanctuaires en terre cuite trouvés
dans la région des celliers avec les poids de tissage - loom weigbt area
- dans le palais de Cnossos, sont protopalatiales ; elles représentent en
miniature le sanctuaire avec ses trois colonnes, les autels avec les dou-
bles cornes, l’enclos de l’arbre sacré, le palanquin de la divinité ou de
sa prêtresse. Les étranges figurines en cloche ou représentant des mas-
ques ne sont plus en usage ; toutefois, une de celles-ci très réussie en
faïence, faite avec beaucoup de soin, quoique schématique, trouvée au
dépôt protopalatial de Poros (Héraklion), montre qu’on n’avait pas
totalement cessé de les dédicacer dans les sanctuaires. I1 est encore diffi-
cile de dater avec précision des objets comme ceux de Palaikastro, Zak-
ros et Mochlos, en forme de barques - celle de Zakros a un passager
sur la poupe - ou de charrette à quatre roues. Les récentes et nombreu-
ses découvertes du sanctuaire du Iouktas remontent, pour une grande