La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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ment, et guérisseurs -, est égaiement connue par des textes du Moyen-
Empire, contemporains des anciens palais de Crète. Evans a soutenu
que dès l’époque protopalatiale, les Minoens s’étaient installés dans le
delta du Nil, et plus précisément dans la région de la petite île de Pha-
ros, qui était un port à eux, naturellement avec l’autorisation des Égyp-
tiens, pour faciliter leur commerce ; cette hypothèse s’est trouvée étayée
par la découverte de vestiges de travaux minoens avec dallages et des
tessons protopalatiaux. I1 est difficile de vérifier ces informations de
même que d’autres concernant des installations sur la côte phénicienne
en des endroits biens choisis, comparables à celles des ports
(( jumeaux )) de Tyr et de Sidon ; il est fait état de vestiges de caractère
minoen à Ugarit - la Ras-Shamra d’aujourd’hui - et dans le port de
Minet-el-Beida. On peut également rappeler la découverte du trésor des
vases d’argent minoens à Byblos.
Sur les ports minoens de Crète nous ne sommes pas assez renseignés
du fait qu’une partie des côtes nord et ouest de l’île est immergée.
Evans a parié de quelques installations minoennes de cette époque dans
la région d’Héraklion, et a cherché à prouver qu’il n’était pas difficile
de situer les ports de Phaistos dans les régions de Matala et Kommos.
Le Pr J. Shaw a entrepris des recherches systématiques sur ce dernier
site. Les emplacements des ports sont choisis avec soin et il ne fait pas
de doute que les Minoens s’étaient installés dès l’époque protopalatiale
dans la profonde baie de Souda, considéré aujourd’hui comme le port
méditerranéen le plus important. Une tradition - qui n’est malheureu-
sement connue que par des sources postérieures - veut qu’une ville
(« Wlcania ») ait été fondée par Minos dans cette région et ce n’est pas
un hasard si ce nom est lié avec le lieu-dit Alchania dont il est question
dans une inscription grecque de la région de Souda ; Ai Cania, La
Cania, Cania, La Canée d’aujourd’hui, ville voisine du port où ont été
mis au jour bien des vestiges de l’époque des premiers palais. Les
recherches ont permis de découvrir d’autres installations minoennes de
cette période dans les îles de Cythère, Kéa, Mélos, Théra et Rhodes
(Trianda), et même peut-être Égine, si le trésor du même nom provient
réellement de cette île. Les fouilles à venir révéleront sans aucun doute
bien davantage de vestiges de ces (( comptoirs D commerciaux protopala-
tiaux. Alors que les îles recèlent beaucoup de traces des liens commer-
ciaux avec la Crète, on n’a, au contraire, rien trouvé de correspondant
sur le continent grec, si l’on excepte quelques vases de Camarès isolés,
en Argolide - Lerne - ou quelques poteries mésohelladiques récem-
ment mises au jour en Crète occidentale. La raison en est peut-être une
opposition raciale rendant, dès ce moment, les échanges impossibles.