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La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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120 LA CIVILISATION GGÉENNE<br />

s’assurer ses faveurs par des méthodes magiques en la représentant et en<br />

réitérant le rite par l’intermédiaire de symboles.<br />

Mais il est un domaine où nous aurions pu être mieux renseignés -<br />

car il touche aux vestiges matériels provenant de coutumes funéraires<br />

- c’est celui des croyances sur la mort, mystère fondamental de l’exis-<br />

tence. Ces angoisses humaines, on le sait, virent le jour très tôt, peut-<br />

être avant le Paléolithique moyen, quand on a commencé à se soucier<br />

davantage de la sépulture des morts. On essayait de neutraliser les phé-<br />

nomènes qui accompagnaient la mort par des moyens magiques et on<br />

prit très tôt des mesures pour se libérer, autant que cela était possible,<br />

des peurs qu’engendraient ces phénomènes, par des pratiques de carac-<br />

tère magique qui, peu à peu, évoluèrent en coutumes funéraires. Et il<br />

était normal qu’elles fussent différentes suivant les régions, les époques,<br />

le genre de vie et le caractère de la tribu. Nous ne pouvons aujourd’hui<br />

déceler qu’à un degré minime ces rites funéraires, d’autant plus que les<br />

plus importants des lieux de sépultures nous échappent encore. Les ves-<br />

tiges du monde égéen que nous connaissons et qui remontent au Néoli-<br />

thique sont incomparablement moins nombreux que ceux de l’âge du<br />

Bronze, même si le Néolithique a duré bien plus longtemps. En outre, il<br />

est impossible, à partir des coutumes funéraires, de formuler des con-<br />

clusions sur les conceptions métaphysiques - la survie de l’âme et son<br />

destin après la mort. II ne faut pas tirer de conclusions par analogie à<br />

partir des périodes très avancées pour lesquelles nous avons des élé-<br />

ments plus positifs - le culte des ancêtres et la croyance dans la possi-<br />

bilité pour les morts d’intervenir dans l’existence des vivants. I1 est dif-<br />

ficile de deviner si certaines des coutumes - par exemple l’addition<br />

d’ocre rouge, le dépôt de viandes et autres aliments, la protection du<br />

cadavre par des pierres et des plaques - avaient pour but de lui fournir<br />

ce qui lui manquait ou de l’empêcher de nuire par des cajoleries ou<br />

divers obstacles.<br />

Les plus anciennes sépultures du monde égéen, qui remontent au<br />

Mésolithique, furent trouvées dans la caverne Franchti en Argolide ; les<br />

squelettes étaient dans des fosses peu profondes, creusées dans le sol de<br />

la grotte, recouverts de nombreuses pierres. Mais on ne remarque pas<br />

sur place d’autres coutumes funéraires. Beaucoup de sépultures de la<br />

phase précéramique furent découvertes en Thessalie, en Crète, à<br />

Chypre, mais le plus souvent sous le sol des maisons ; les squelettes<br />

avaient les genoux repliés sur la poitrine et de lourdes pierres proté-<br />

geaient la sépulture. A Khirokitia (Chypre) les enfants étaient enterrés<br />

de cette manière ; les sépultures contenaient des ustensiles en terre cuite,<br />

brisés et, dans le cas des femmes, des bijoux.

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