La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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raine de la civilisation d’Eutrésis. Dans cette phase, la céramique est
sombre et brillante, sans autre décor ; des skyphoi plats à anses hautes
ont également été trouvés plus au sud. De simples agrafes et un
hameçon de bronze appartiennent aussi à cette phase. C’est à la phase
suivante - la phase Va - qu’appartient la (( Maison brûlée », cons-
truite en pisé, avec des rangées de poteaux comme supports, en forme
de mégaron avec l’une des extrémités en abside ; cette abside formait un
appentis, séparé de la pièce principale par une cloison. La céramique de
cette maison avait un décor incisé, ou plus exactement cannelé, comme
celle d’Europe centrale ; des ustensiles à impression cordée y ont égale-
ment été trouvés, ainsi que quelques autres qui rappellent la première
céramique troyenne. Une maison oblongue, construite de la même
façon, appartient à la phase suivante, Vb. Elle contenait beaucoup
d’ustensiles de stockage, de nombreux bols à anses tubulaires, et des
gobelets à une anse. Quelques outils en bronze et en pierre avec des
trous d’emmanchement sont la preuve des progrès réalisés ; une belle
hache de pierre se termine en tête de félin. On ne sait pas si la vie s’est
prolongée à Sitagroi jusqu’à la fin de I’Helladique ancien. A Dikili-Tash
les premières couches de PHelladique ancien sont plutôt confuses.
En résumé, on peut dire que les premiers éléments de 1’Helladique
ancien ont d’abord atteint les côtes macédonienne et thrace, puis ont
continué lentement vers l’intérieur, en suivant les vallées des fleuves,
sans pouvoir chasser l’élément néolithique local qui a continué à évo-
luer, faiblement influencé par le début de la civilisation du Bronze. Là
où il y eut des installations, c’est qu’elles ont profité de sites déserts ou
peu habités, des buttes (toumbès), qui ont été facilement repérées
comme sites d’habitats préhistoriques. I1 y en avait un sur la butte
d’kioupolis - l’ancienne Vardarotsa - et on y a fait quelques sonda-
ges.
Il serait bien difficile de parler de vie sociale organisée, de vie politi-
que ou religieuse ; les éléments sur lesquels on pourrait s’appuyer sont
très peu nombreux et vagues ; la vie économique était fondée sur I’agri-
culture et il ne devait pas s’être développé de commerce systématique.
La vie privée se contentait de répondre aux besoins élémentaires ; il ne
fait pas de doute que la vie était très difficile et ne laissait ni le temps
ni les moyens de se délasser. Le niveau restait bas, cela se voit d’après
les habitats et leur équipement primitif. On dirait que le niveau de la
civilisation a même baissé par rapport à celui du Néolithique récent.
Dernièrement sont apparus des éléments positifs concernant l’utilisation
du cheval - Equus cabaiius - qu’on ne trouve pas aussi tôt en Anato-
lie ni dans le Sud du continent. Mais on ne sait toujours pas jusqu’à