La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

La civilisation néolithique 121
Dans les principales phases du Néolithique, on créa pour les adultes
des cimetières à part mais peu d’entre eux furent mis au jour - à
Sotira (Chypre), Katsamba (Héraklion, Crète), Hagiorgitika (Arcadie)
etc. Toutefois on ne cessa jamais d’enterrer les nouveau-nés sous le sol
des maisons, entre les murs de maisons voisines ou dans des grottes
habitées. Dans le détail, les coutumes funéraires étaient un peu différen-
tes d’un endroit à l’autre. Dans les mêmes cimetières on utilisait diver-
ses formes de sépultures : dans des fosses, dans des ustensiles en forme
de marmites, dans des cavités entourées de pierres, etc. Ces groupes de
sépultures ne prennent pas beaucoup de place et il reste à savoir s’ils
méritent le nom de cimetières. Le plus grand en étendue est celui de
Soufli Magoula, en Thessalie, même si une petite partie seulement en
fut fouillée. I1 s’agit surtout de sépultures dans des vases en terre cuite
qui étaient posés dans des fosses. Parmi les sépultures les plus organi-
sées dans des grottes, il faut noter celles de la grotte de Diros dans le
Mani en Laconie, les sépultures dans des cavités en forme de grotte,
près de l’habitat néolithique de Katsamba d’Héraklion, et celles de la
petite grotte de Prosymna en Argolide. La, des restes de squelettes brû-
lés doivent être associés à un rite funéraire précis. Beaucoup plus fré-
quentes étaient les sépultures isolées. L’un des exemples importants les
plus anciens, est la sépulture contenant trois morts, une femme et deux
enfants, qui fut trouvée près de l’habitat néolithique de Néa-Nikomédia
en Macédoine occidentale et qui date du Néolithique ancien. A Servia,
en Macédoine, on a trouvé une tombe de femme, entourée de pierres,
qui appartenait au Néolithique récent. II est très curieux que, jusqu’à ce
jour, la Thessalie ait donné si peu d’exemples de tombes ; cela doit être
dû à la recherche, mais peut-être aussi à des coutumes funéraires qui
portaient à la dispersion des tombes ou à leur dissimulation. Les exem-
ples les plus intéressants, très simples aussi, proviennent de Prodromos
(Karditsa) et de Képhalovrysso (Trikala). Le premier, qui contenait les
restes de douze squelettes, semble avoir été plutôt un ossuaire du Néo-
lithique ancien. Les exemples de Béotie sont tout aussi rares et isolés. A
Chéronée un exemple constitue peut-être la première sépulture avec
accumulation de terre au-dessus de la fosse du mort, qui était recouvert
d’une couche de cendres avec des vases brisés et des outils. Comme un
deuxième mort, jeune celui-ci, fut trouve enterre à côté, le fouilleur
émit l’hypothèse que c’était un serviteur qui a suivi son maître dans le
tombeau ; toutefois, les indices ne sont pas suffisants pour permettre
une telle interprétation. A Élatée nous avons la sépulture d’un enfant
dans l’habitat. Nous ne possédons pas assez d’éléments sur les sépultu-
res néolithiques de la grotte de Pan à Marathon, ni sur celles de la