15.07.2013 Views

La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Introduction 41<br />

soit agi de deux dinivités différentes. Elles sont toutes deux des formes<br />

de l’Artémis chasseresse. Britomartis - son nom, d’après le diction-<br />

naire des idiomes d’Hésychius, signifiait (( douce vierge », sens que<br />

confirme l’auteur latin Solinus - était l’objet de l’amour passionné de<br />

Minos qui la poursuivait sur les hautes montagnes et sur les côtes de<br />

Crète ; pour lui échapper, elle fut obligée de sauter dans la mer d’un<br />

rocher abrupt ; des pêcheurs la ramassèrent avec leurs filets et depuis<br />

lors - ainsi dit le mythe - elle prit le nom de Dictynna. Mais ce nom<br />

n’était sûrement pas sans rapport avec le toponyme préhellénique<br />

Dikté )) que nous rencontrons en Crète centrale et orientale. Hors de<br />

Crète, Britomartis-Dictynna a été identifiée avec la déesse d’Égine<br />

Aphaia. Britomartis avait un caractère lunaire, et il semble qu’à<br />

Gortyne elle était liée ou identifiée à Europe ; c’est elle qui, selon les<br />

spécialistes, figure sur les monnaies de Gortyne, assise sur un arbre.<br />

Un autre dieu ou démon était adoré en Crète sous le nom de Talos,<br />

nom qui, d’après les lexicographes, signifiait Hélios. On ne doit pas le<br />

confondre avec l’élève et rival de Dédale, Talos ou Calos. D’après le<br />

mythe le Talos crétois était un géant de bronze, à tête de taureau pour<br />

certains, qui avait été donné par Zeus à Minos pour son service ; cer-<br />

tains pensaient que c’était Héphaistos qui l’avait fabriqué en Sardaigne<br />

et qu’il avait une seule veine du cou au talon ; un clou de bronze main-<br />

tenait le sang à cet endroit et c’était là son point faible. I1 faisait trois<br />

fois par jour le tour de l’île d’est en ouest et, tel un cyclope, lançait des<br />

rochers gigantesques sur tout étranger indésirable qui approchait l’île.<br />

Quand les habitants de Sardaigne voulurent approcher pour le ramener<br />

dans leur île, il se chauffa et les brûla en éclatant d’un rire (< sardoni-<br />

que P. Apollodore, dans ses Argonautiques, décrit l’aventure qu’eurent<br />

avec lui les Argonautes et sa mort inattendue de la main de Poïas. Des<br />

fêtes étranges se déroulaient en Crète, encore à l’époque classique, à<br />

Ellotia en Gortynie et sur le fleuve Théren, dans la région de Cnossos,<br />

où l’on célébrait l’hiérogamie du couple divin et où l’on baignait leurs<br />

statues. Des fêtes bruyantes et orgiastiques avaient lieu dans les grottes<br />

sacrées et sur les montagnes. <strong>La</strong> prylis et la pyrrhique, danses crétoises<br />

armées et particulièrement vives, se sont quelque peu perpétuées dans<br />

les danses crétoises d’aujourd’hui. <strong>La</strong> tradition du double tombeau de<br />

Minos à Camicos en Sicile, garde un souvenir de la dignité sacerdotale<br />

des Minoens ; ce tombeau était à étage et comportait un sanctuaire<br />

d’Aphrodite en haut et une chambre funéraire au sous-sol. Anios était<br />

roi-prêtre de l’île sacrée de Délos, et Virgile décrit les danses orgiasti-<br />

ques que les Crétois et les Dryopes exécutaient autour de l’autel d’Apol-<br />

ion ; c’était peut-être le même autel (( à cornes D que celui autour

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!